Alors que la décision n'a pas été officiellement communiquée par l'hôpital Brugmann, il nous revient que le conseil d'administration réuni ce lundi soir a soumis au conseil médical une proposition de licenciement à l'encontre du Dr Hut. Décision surprenante à l'issue d'un CA tout aussi inhabituel puisque, selon certains témoignages, des dizaines de membres du personnel, technique, infirmier, mais également des cadres médicaux avaient fait le déplacement pour soutenir leur directrice.

Florence Hut, qui préfère pour le moment ne donner aucun commentaire, demandait à être entendue par les administrateurs sur base d'un dossier compilant comme il se devrait les reproches à son égard. Mais manifestement, ni la principale incriminée ni son avocat conseil ni l'ensemble des administrateurs n'ont reçu le moindre dossier.

Un rapport oral leur a été fourni par le président du CA, Christophe Pourtois, et un vote des membres présents a eu lieu. Difficile pourtant de connaître les éléments objectifs qui les ont décidés à proposer de licencier la directrice générale médicale. Sanction qui n'aurait d'ailleurs pas été formellement notifiée au Dr Hut.

Des réactions de médecins outrés nous sont parvenues entre-temps. Des lettres incendiaires adressées aux médecins de l'institution mais également au président du conseil d'administration. "Instrumentalisation de courriers ", "prise à partie inacceptable", utilisation de cas isolés "pour ajouter une accusation à charge du Dr Hut"... Or, les membres du CA n'ont pas reçu ces pièces à décharge. Laissant certains médecins de Brugmann remettre en cause Christophe Pourtois.

Court-circuiter l'assemblée générale

Toute cette histoire partirait d'un dissentiment professionnel, entre le Dr Hut et le Dr Jacques Devriendt, transformé en polémique publique. Le président du conseil médical et chef des soins intensifs du site Horta, Jacques Devriendt, avait contre toute attente inséré à l'ordre du jour de la dernière réunion de juin le vote d'une motion de défiance à l'égard du Dr Hut. Pour une série d'éléments visiblement montés en épingle, tout en profitant de l'absence de la directrice générale médicale (en vacances). Et il se fait que cette motion de censure, pour le moins discutable, a été adoptée. Adoption que le Dr Devriendt a dès lors communiquée aux centaines de médecins du CHU.

Cela a entraîné une vive désapprobation de la communauté médicale. Malgré tout, Christophe Pourtois s'en est saisi pour convoquer un conseil d'administration ce lundi. Dont on connaît maintenant plus ou moins officiellement le fin mot. Mais, dans la foulée, un conseil médical a désormais été fixé pour lundi prochain, 25 juillet. Ce même conseil qui a marqué sa défiance envers Florence Hut un mois plus tôt.

Heureuse coïncidence de l'agenda, le 28 juillet, une assemblée des médecins doit entendre le rapport du conseil médical sur sa gestion de l'exercice écoulé et doit décider des modalités des élections de septembre prochain. De quoi donner du grain à moudre aux confrères ayant pris la défense du Dr Hut.

"Tout semble précipité par le président du conseil médical et le président du conseil d'adminisration pour que l'assemblée ne puisse pas empêcher le licenciement de Florence Hut", nous glisse dans l'oreille un cadre de Brugmann.

Un comble pour ce conseil médical en fin de mandat et devant normalement adopter une gestion prudente, pour ne pas engager par ses décisions les successeurs qui seront élus en septembre.

"Aucune pression extérieure"

Gravement mis en cause ici, le Dr Jacques Devriendt nous a transmis un droit de réponse dans lequel il dit s'exprimer au nom du conseil médical de Brugmann, qu'il préside depuis douze ans.

"On assiste actuellement à une campagne de désinformation, de mensonge, de manipulation de la part de certains membres du personnel de notre hôpital qui sont des soutiens inconditionnels du Dr Florence Hut", maintient le représentant des médecins.

Il rappelle que la motion de défiance, fait exceptionnel à l'encontre d'un directeur général médical, est "l'aboutissement d'une dérive autoritaire ces derniers mois, devenue difficilement supportable". Et précise que 14 des 16 membres du conseil médical ont confirmé les faits reprochés au Dr Hut lors d'une réunion début juillet en présence du président du conseil d'administration et... de l'administrateur délégué du CHU de Bruxelles (formé de Bordet, Brugmann, Huderf et Saint-Pierre).

"Notre seul objectif est d'assurer la meilleure gestion possible du CHU Brugmann. Notre démarche se veut donc purement gestionnaire et absolument pas politique et n'a été l'objet d'aucune pression extérieure", réfute le Dr Devriendt.

Guerre juridique

Le Journal du Médecin a appris que Florence Hut allait porter plainte ce mardi auprès de l'Ordre des médecins contre le Dr Jacques Devriendt. Sans pouvoir préjuger des suites que l'organe disciplinaire donnera à cette plainte, on peut comprendre que le comportement du président du conseil médical apparaisse comme contraire à la confraternité et semble avoir terni l'image publique du Dr Hut pour des raisons personnelles.

Au-delà du conflit déontologique, certains médecins présents devant les portes du conseil d'administration lundi soir nous ont évoqué la participation de "personnages politisés qui n'avaient pas à siéger" à cette réunion.

"Mayeur veut la peau de Florence Hut", croit savoir un administrateur, pour placer un proche. L'ambition que nourrit la directrice médicale pour Brugmann diffèrerait du projet que développent les instances politiques pour les hôpitaux bruxellois. Mais "Yvan Mayeur est adepte du blitzkrieg, il se dit 'c'est illégal mais je le fais'. C'est la politique du fait accompli. Hut n'aura qu'à demander des dommages devant les tribunaux et Brugmann paiera", nous assure une autre personne proche des décisions.

En synthèse, on peut légitimement penser que s'il ne s'agissait pas d'une cabale politique à l'encontre de Florence Hut, la communauté hospitalière ne réagirait pas aussi virulemment aux décisions prises tant par le conseil médical que les administrateurs. "C'est un nouveau scandale Mayeur", épilogue une dernière interlocutrice.

Alors que la décision n'a pas été officiellement communiquée par l'hôpital Brugmann, il nous revient que le conseil d'administration réuni ce lundi soir a soumis au conseil médical une proposition de licenciement à l'encontre du Dr Hut. Décision surprenante à l'issue d'un CA tout aussi inhabituel puisque, selon certains témoignages, des dizaines de membres du personnel, technique, infirmier, mais également des cadres médicaux avaient fait le déplacement pour soutenir leur directrice.Florence Hut, qui préfère pour le moment ne donner aucun commentaire, demandait à être entendue par les administrateurs sur base d'un dossier compilant comme il se devrait les reproches à son égard. Mais manifestement, ni la principale incriminée ni son avocat conseil ni l'ensemble des administrateurs n'ont reçu le moindre dossier. Un rapport oral leur a été fourni par le président du CA, Christophe Pourtois, et un vote des membres présents a eu lieu. Difficile pourtant de connaître les éléments objectifs qui les ont décidés à proposer de licencier la directrice générale médicale. Sanction qui n'aurait d'ailleurs pas été formellement notifiée au Dr Hut.Des réactions de médecins outrés nous sont parvenues entre-temps. Des lettres incendiaires adressées aux médecins de l'institution mais également au président du conseil d'administration. "Instrumentalisation de courriers ", "prise à partie inacceptable", utilisation de cas isolés "pour ajouter une accusation à charge du Dr Hut"... Or, les membres du CA n'ont pas reçu ces pièces à décharge. Laissant certains médecins de Brugmann remettre en cause Christophe Pourtois.Toute cette histoire partirait d'un dissentiment professionnel, entre le Dr Hut et le Dr Jacques Devriendt, transformé en polémique publique. Le président du conseil médical et chef des soins intensifs du site Horta, Jacques Devriendt, avait contre toute attente inséré à l'ordre du jour de la dernière réunion de juin le vote d'une motion de défiance à l'égard du Dr Hut. Pour une série d'éléments visiblement montés en épingle, tout en profitant de l'absence de la directrice générale médicale (en vacances). Et il se fait que cette motion de censure, pour le moins discutable, a été adoptée. Adoption que le Dr Devriendt a dès lors communiquée aux centaines de médecins du CHU.Cela a entraîné une vive désapprobation de la communauté médicale. Malgré tout, Christophe Pourtois s'en est saisi pour convoquer un conseil d'administration ce lundi. Dont on connaît maintenant plus ou moins officiellement le fin mot. Mais, dans la foulée, un conseil médical a désormais été fixé pour lundi prochain, 25 juillet. Ce même conseil qui a marqué sa défiance envers Florence Hut un mois plus tôt. Heureuse coïncidence de l'agenda, le 28 juillet, une assemblée des médecins doit entendre le rapport du conseil médical sur sa gestion de l'exercice écoulé et doit décider des modalités des élections de septembre prochain. De quoi donner du grain à moudre aux confrères ayant pris la défense du Dr Hut. "Tout semble précipité par le président du conseil médical et le président du conseil d'adminisration pour que l'assemblée ne puisse pas empêcher le licenciement de Florence Hut", nous glisse dans l'oreille un cadre de Brugmann.Un comble pour ce conseil médical en fin de mandat et devant normalement adopter une gestion prudente, pour ne pas engager par ses décisions les successeurs qui seront élus en septembre."Aucune pression extérieure"Gravement mis en cause ici, le Dr Jacques Devriendt nous a transmis un droit de réponse dans lequel il dit s'exprimer au nom du conseil médical de Brugmann, qu'il préside depuis douze ans. "On assiste actuellement à une campagne de désinformation, de mensonge, de manipulation de la part de certains membres du personnel de notre hôpital qui sont des soutiens inconditionnels du Dr Florence Hut", maintient le représentant des médecins.Il rappelle que la motion de défiance, fait exceptionnel à l'encontre d'un directeur général médical, est "l'aboutissement d'une dérive autoritaire ces derniers mois, devenue difficilement supportable". Et précise que 14 des 16 membres du conseil médical ont confirmé les faits reprochés au Dr Hut lors d'une réunion début juillet en présence du président du conseil d'administration et... de l'administrateur délégué du CHU de Bruxelles (formé de Bordet, Brugmann, Huderf et Saint-Pierre). "Notre seul objectif est d'assurer la meilleure gestion possible du CHU Brugmann. Notre démarche se veut donc purement gestionnaire et absolument pas politique et n'a été l'objet d'aucune pression extérieure", réfute le Dr Devriendt.Le Journal du Médecin a appris que Florence Hut allait porter plainte ce mardi auprès de l'Ordre des médecins contre le Dr Jacques Devriendt. Sans pouvoir préjuger des suites que l'organe disciplinaire donnera à cette plainte, on peut comprendre que le comportement du président du conseil médical apparaisse comme contraire à la confraternité et semble avoir terni l'image publique du Dr Hut pour des raisons personnelles.Au-delà du conflit déontologique, certains médecins présents devant les portes du conseil d'administration lundi soir nous ont évoqué la participation de "personnages politisés qui n'avaient pas à siéger" à cette réunion."Mayeur veut la peau de Florence Hut", croit savoir un administrateur, pour placer un proche. L'ambition que nourrit la directrice médicale pour Brugmann diffèrerait du projet que développent les instances politiques pour les hôpitaux bruxellois. Mais "Yvan Mayeur est adepte du blitzkrieg, il se dit 'c'est illégal mais je le fais'. C'est la politique du fait accompli. Hut n'aura qu'à demander des dommages devant les tribunaux et Brugmann paiera", nous assure une autre personne proche des décisions.En synthèse, on peut légitimement penser que s'il ne s'agissait pas d'une cabale politique à l'encontre de Florence Hut, la communauté hospitalière ne réagirait pas aussi virulemment aux décisions prises tant par le conseil médical que les administrateurs. "C'est un nouveau scandale Mayeur", épilogue une dernière interlocutrice.