...

En 2017, les équipes de SOS enfants ont reçu 6.188 signalements. 1.506 situations signalées concernaient de la maltraitance sexuelle. " Face à cette réalité, une première recherche avait déjà été menée entre 2008 et 2010 par le Fonds Houtman ", explique Aurore Dachy, gestionnaire de projets au service SOS Enfants à l'ONE. " Cette recherche visait à dresser un état des lieux de la prise en charge des enfants victimes en Fédération Wallonie Bruxelles. " Réalisée auprès des équipes SOS enfants, des hôpitaux ainsi que de médecins en consultation privée (médecins, généralistes, gynécologues), elle a permis de dresser plusieurs constats. " Une des constatations les plus relevante ", explique Aurore Dachy, " est qu'il existe plusieurs services pour prendre en charge les situations de maltraitances sexuelles infantiles mais ceux-ci restent malgré tout dispersés et non coordonnés. " Suite à cela, une deuxième recherche a été lancée par le Fonds Houtman. Cette étude visait à trouver des solutions pratiques afin de mieux articuler la prise en charge médicale, psychosociale ou judiciaire des enfants. " L'idée était de regrouper les recommandations pratiques, et une de celles-ci était de créer un site web accessible à l'ensemble des médecins sur la prise en charge de ces situations. Ce travail a permis d'uniformiser les procédures et de proposer une information rapide et facile à trouver ", explique la responsable de l'étude, Aurore Dachy. " Les résultats des deux recherches ont montré que les médecins font partie du personnel le plus isolé dans la prise en charge de la maltraitance infantile ", ajoute la gestionnaire de projets. " Ils connaissent surtout le volet de la prise en charge médicale,mais ne sont pas forcément exposés à ce genre de situations délicates. De plus, ils n'ont pas toujours les connaissances des aspects psychosociaux et judiciaires qui ne font pas partie de leurs cursus médical.L'idée du site était donc de fournir aux médecins une information rapide au niveau psychosocial, médical et juridique. Même si on sait que ce n'est pas la solution miracle non plus, l'idée était d'avoir un outil accessible pour les médecins ".Le site s'adresse à l'ensemble des médecins, tant à Bruxelles qu'en Wallonie. Les réalités sont certes différentes dans chaque région, voire parfois d'un hôpital à un autre, mais il existe malgré tout un tronc commun dans la prise en charge des soins qui doivent être donnés à l'enfant. Les différences se ressentent entre les hôpitaux au niveau des structures existantes. " Tout dépend s'il y a une procédure au sein de l'hôpital pour accompagner les médecins dans la prise en charge de ces situations ou si les médecins sont seuls ", explique Aurore Dachy . " Il y a énormément de spécificités locales à prendre en compte. Dans le cas où un traitement rapide est nécessaire, il faut s'assurer qu'il y a bien un centre référence sida et vérifier les collaborations existantes avec l'aide à la jeunesse, le parquet, etc. D'où la difficulté de proposer une prise en charge idéale ". Un accord spécifique a été demandé aux hôpitaux répertoriés sur le site, afin qu'ils soient cités en tant que référence. Ces hôpitaux ont des ressources pour prendre en charge ce genre de situation. " Il vaut parfois mieux faire quelques kilomètres en plus et s'assurer que l'enfant soit bien suivi, plutôt qu'il arrive dans une structure hospitalière où le personnel ne sait pas prendre en charge la situation et doit le transférer ", commente Aurore Dachy. Le site, finalisé en octobre 2017, a été évalué par des acteurs de terrain et est maintenant largement diffusé depuis le mois de juin. Il fait partie intégrante du " plan de prévention triennal de la maltraitance 2018-2020 ", mené par le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, dans le cadre d'une prise en charge coordonnée des situations de maltraitance. http://www.maltraitancesexuelleinfantile.be