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Que tirer des chiffres ? Premier constat : un tiers des médecins, toutes spécialités confondues, estiment être plus en insécurité aujourd'hui qu'il y a un an. La tendance est plus marquée encore côté francophone où ils sont 10 % à se sentir plus en insécurité que leurs collègues néerlandophones. La majorité francophone présente à Bruxelles a peut-être un impact sur les répondants, sans que l'on puisse être sûr de la corrélation.Deuxième constat, les femmes se sentent légèrement plus en insécurité que les hommes (36,7 % des femmes contre 31,2 % des hommes).Enfin, dernier constat, les médecins généralistes pratiquant seuls (38,3%) se sentent bien moins en sécurité que les médecins travaillant avec des confrères (24%). Concernant les spécialistes, la tendance s'aligne sur les généralistes solo, puisque tant les spécialistes hospitaliers (34%) qu'extra-hospitalier (32,5%) partagent un sentiment d'insécurité accru par rapport à l'an dernier."Je suis de ceux qui votent non", indique le Dr Theodore Pléros, médecin généraliste officiant à Bruxelles. "Pour moi, l'insécurité que je ressens concerne davantage l'Europe, avec la montée des extrêmes et les dérives totalitaires qui frappent aux abords du continent par le biais de personnes telles qu'Erdogan, ou encore des élucubrations de Trump."Le Dr Geneviève Baufays, qui exerce à la maison médicale de Libin (Luxembourg), estime que les attentats du 22 mars 2016 n'ont pas modifié son quotidien ou accentué un sentiment d'insécurité. "C'est seulement quand je me rends dans de plus grandes villes ou à Bruxelles, et que je vois les soldats dans certains lieux publics, ou encore, que je dois prendre l'avion, que je prends conscience du changement", commente-t-elle.