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En 2016, le résultat courant des hôpitaux généraux a été de 94 millions d'euros, soit moins de 19 millions par rapport à l'exercice précédent. "En termes relatifs, le résultat courant se détériore également et reste pour la seconde année consécutive sous la barre de 1% du chiffre d'affaires (0,7% contre 0,8% en 2015), ce qui traduit la faiblesse du résultat généré par les institutions", constatent les auteurs de l'étude Maha, qui analyse chaque année, depuis 23 ans, la situation financière des hôpitaux généraux. Pour l'exercice 2016, 97% des hôpitaux privés et publics ont participé à ce benchmarking hospitalier. L'évolution des produits pharmaceutiques (+4%) et des forfaits (+5%) a permis une progression très modérée (+ 2,3%) du chiffres d'affaires. Les autres composantes du chiffre d'affaires n'ont connu qu'une croissance plus limitée. Plus 2,2% pour le budget des moyens financiers (BMF) et plus 1,7% pour les honoraires. "Pour la seconde année consécutive, les honoraires des médecins (41,7% du chiffre d'affaires) subissent également, en l'absence de mesures d'indexation, un ralentissement (+ 1,7% en 2016, contre +3,9% en 2015 et +4,1% en 2014)", commentent les rapporteurs de l'étude Maha.La progression des frais de personnel (+2,7%) et des coûts d'exploitation (+ 2,7%) est plus élevée que la croissance du chiffre d'affaires (+2,3%). L'année passée, l'augmentation des coûts salariaux a été moins bien maîtrisée qu'en 2014 (+0,6%) et en 2015 (+2%). En cause, une hausse du coût moyen salarial. "Comme les années précédentes, la comptabilité analytique des hôpitaux généraux fait ressortir la marge négative réalisée dans les services hospitaliers. Par tranche de chiffre d'affaires de 100 euros, ce service enregistre une perte de 198 euros en 2016. La marge positive réalisée par les hôpitaux généraux grâce à la pharmacie et aux services médico-techniques joue un rôle important pour compenser le sous-financement existant au niveau du budget des moyens financiers (BMF). Le résultat final est également influencé négativement par la marge négative des services de consultation (88 euros pour 100 euros de chiffre d'affaires)", précisent les experts. La réduction et la reconversion des lits agréés se poursuivent. Une tendance qui devrait plaire aux Mutualités chrétiennes, désireuses de supprimer 10.000 lits aigus. Entre 2014 et 2016, 617 lits agréés (soit 1,6%) ont été fermés. "Au cours de cette même période, et afin de répondre aux besoins croissants de la population vieillissante, le secteur a également procédé à la reconversion de lits (principalement à partir des lits de chirurgie C-D en faveur des services de gériatrie (lits G) et de revalidation (lits Sp))."L'activité des services d'hospitalisation classique montre encore des signes de stagnation. "Le nombre d'admissions (hors hospitalisations de jour) progresse légèrement de 1,2% alors que le nombre de journées d'hospitalisation réalisées marque par contre un léger recul de 0,5%. A contrario, l'hospitalisation de jour chirurgicale semble poursuivre sa progression. Le pourcentage de nombre de journées réalisées dans ce service dépasse le seuil de 4,5% des journées réalisées totales pour le secteur."La tendance à la réduction de la durée de séjour se maintient pour la majorité des services.Selon Belfius, d'une manière générale, le secteur des hôpitaux généraux continue à présenter une structure financière saine (que ce soit en termes de solvabilité, d'endettement ou de liquidité). Les évolutions des comptes de résultats et des indicateurs d'activité montrent toutefois des signes d'érosion et de fragilité. Les experts de la banque constatent de fortes disparités tant au niveau de la structure que des performances financières des hôpitaux généraux. "Dès cette année 2017, et de manière croissante au cours de ces prochaines années, le secteur hospitalier sera confronté à des défis majeurs, affectant à la fois son fonctionnement, son organisation et son financement, préviennent Geert Gielens (chef économiste) et Arnaud Dessoy (chef des études Finances publiques et Social profit) de Belfius. Outre les évolutions sociétales (vieillissement de la population, numérisation de l'économie, évolution des technologies médicales,....), le secteur hospitalier devra affronter avec succès la mise en oeuvre de réformes initiées tant par le niveau fédéral (constitution de réseaux, système de financement par cluster,...) que régional (financement des infrastructures), tout en évoluant dans un cadre budgétaire contraint."