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Durant la campagne pour les élections législatives fédérales en 2014, le MR et la N-VA avaient exprimé des critiques particulièrement virulentes à l'encontre des mutuelles. Le "programme santé" du MR , écrit en grande partie par l'actuelle ministre des Pensions, le Dr Daniel Bacquelaine (photo), décochait quelques flèches acérées contre les organismes assureurs. Le Mouvement réformateur y pointait, entre autres, la hauteur du budget des frais d'administration octroyé par l'Etat aux mutualités en comparaison avec celui de la médecine générale. La N-VA demandait de limiter ces frais d'administration à 3% du budget des soins de santé, soutenant que "l'argent doit aller aux patients." Le parti de Bart De Wever invitait également les organismes assureurs à échanger mieux leurs données dans l'intérêt des patients. Maggie De Block, elle-même, a tenu, en novembre 2014, des propos cinglants sur les mutuelles dans Le Soir en dénonçant des conflits d'intérêts : "Les mutuelles ne doivent plus être les représentants exclusifs des patients, alors qu'elles sont aussi des dispensateurs de soins, par exemple, comme propriétaires de certains hôpitaux". Au début de son mandat, la ministre a mis en place un système de responsabilisation (entré en vigueur le 1er juillet 2014) visant à financer, en partie, les organismes en fonction de leurs performances. Le Pacte qui vient d'être signé lundi entre la ministre des Affaires sociales et les organismes assureurs prévoit d'évoluer et d'adapter les paramètres pour le calcul du taux de croissance du montant total des frais d'administration des mutuelles et le mode de calcul permettant la répartition de ce montant entre les mutuelles. Maggie De Block a promis un "cadre budgétaire transparent et stable". De nombreuses autres promesses ont été faites par les partenaires dans le cadre du Pacte d'avenir. Pas moins de 66 actions-engagements ont fait l'objet d'un consensus. Reste à les concrétiser... "C'est un peu comme lorsqu'on ouvre de nombreux chantiers dans une ville au même moment... après on circule nettement moins bien", commentait discrètement un des signataires du pacte lors de la cérémonie immortalisant cet engagement "historique". Tout cela prendra beaucoup de temps. Un calendrier a été fixé pour cet accord-cadre. L'atout des mutuelles, co-gestionnaire de la sécurité sociale, est la pérennité. Elles peuvent travailler et mener des stratégies sur le très long terme. Un avantage dont ne disposent pas les cabinets ministériels.