Pour les médecins et spécialistes de la tuberculose à MSF, comme c'est mon cas, la tuberculose résistante constitue un défi majeur. En effet, les outils permettant de diagnostiquer et de soigner les patients atteints de ces souches restent limités et trop souvent inefficaces. Encore récemment, le taux de guérison des patients souffrant de la forme ultrarésistante de la maladie (TB-UR) n'était que de 20%. Et souvent, cette guérison ne survenait qu'après de longues années de traitements douloureux et toxiques à base de traitements pouvant contenir jusqu'à sept médicaments différents.

En 2013 et 2014, les résultats prometteurs des premières phases d'essais cliniques de deux nouveaux médicaments antituberculeux, le delamanid et la bédaquiline, ont montré que ces deux traitements permettaient de soigner efficacement la tuberculose résistante. Cette nouvelle a apporté un vent d'espoir et d'optimisme à la communauté de professionnels luttant contre la tuberculose, dont fait partie MSF.

Plus d'efficacité et moins d'effets secondaires

Auparavant, je me souviens qu'il était très frustrant pour les médecins de ne disposer que d'options limitées en matière de traitement et de se retrouver face à leurs patients en sachant que la voie vers la guérison sera longue, laborieuse, et l'issue probablement fatale. Puis, soudainement, nous nous sommes retrouvés avec deux médicaments prometteurs à proposer, potentiellement plus efficaces et présentant moins d'effets secondaires.

Ayant reconnu le potentiel des deux médicaments très tôt, les équipes de MSF luttant contre la tuberculose dans plusieurs pays ont évalué différents moyens de proposer du delamanid et de la bédaquiline aux patients disposant de choix de traitement limités. Dès 2013, nous avons commencé à soigner les patients atteints de tuberculose résistante avec ces nouveaux médicaments prometteurs à titre " compassionnel ", avant que ces médicaments ne reçoivent une autorisation conditionnelle. Lorsque les instances de régulation ont approuvé leur utilisation, MSF a introduit les deux médicaments au sein de treize projets dans onze pays à travers le monde et a également lancé un programme de soutien aux médecins confrontés à des choix difficiles en matière de traitement, et mis en place un système visant à contrôler la sécurité d'utilisation des nouveaux médicaments.

Pourtant, il existait très peu de preuves solides et d'orientations claires concernant le recours à une combinaison de delamanid et de bédaquiline pour soigner les patients présentant une forte résistance aux médicaments. C'est pourquoi en 2016, MSF a recueilli des données afin d'évaluer la sécurité et l'efficacité de cette combinaison médicamenteuse sur des patients en Arménie, en Inde et en Afrique du Sud. Les résultats ont été prometteurs: sur 23 patients présentant une TB particulièrement résistante aux médicaments, 17 ont été testés négatifs après six mois de traitement, un signe encourageant quant à l'efficacité de l'ensemble du traitement, qui dure jusqu'à deux ans. En outre, les patients n'ont présenté aucun effet secondaire majeur, allégeant les craintes quant à l'impact des deux médicaments sur l'activité cardiovasculaire.

Nous étions ravis d'obtenir des résultats aussi prometteurs dans des conditions réelles. Plus rassurant encore, nos préoccupations concernant l'impact possible de la combinaison de médicaments sur l'activité électrique du coeur se sont avérées injustifiées car aucun cas d'arythmie ou de décès inexpliqué n'a été rapporté. Alimentée par des données issues de trois foyers épidémiques de tuberculose à travers le monde, l'étude fournit un aperçu concret et pratique du potentiel de cette combinaison médicamenteuse.

Ces médicaments sont notre plus grand espoir

Début février, The Lancet Infectious Diseases (revue scientifique médicale britannique spécialisée dans les maladies contagieuses) a publié les résultats de l'étude, qui appellent à un plus vaste recours à la combinaison de delamanid et de bédaquiline au sein des programmes de lutte contre la tuberculose pour les patients qui le nécessitent. Bien que deux essais cliniques de la combinaison médicamenteuse aient commencé à recruter des participants, leurs résultats ne sont attendus que d'ici trois à cinq ans.

Nos patients ne peuvent tout simplement pas attendre les essais cliniques. Ces résultats en conditions réelles sont limités mais hautement encourageant car ils montrent que ces médicaments peuvent être combinés de façon sûre et efficace pour soigner des patients présentant de hauts niveaux de résistance. Nous croyons qu'il relève de la responsabilité clinique et sanitaire publique de fournir le meilleur traitement disponible, et aujourd'hui ces médicaments représentent notre plus grand espoir.

Pour les médecins et spécialistes de la tuberculose à MSF, comme c'est mon cas, la tuberculose résistante constitue un défi majeur. En effet, les outils permettant de diagnostiquer et de soigner les patients atteints de ces souches restent limités et trop souvent inefficaces. Encore récemment, le taux de guérison des patients souffrant de la forme ultrarésistante de la maladie (TB-UR) n'était que de 20%. Et souvent, cette guérison ne survenait qu'après de longues années de traitements douloureux et toxiques à base de traitements pouvant contenir jusqu'à sept médicaments différents.En 2013 et 2014, les résultats prometteurs des premières phases d'essais cliniques de deux nouveaux médicaments antituberculeux, le delamanid et la bédaquiline, ont montré que ces deux traitements permettaient de soigner efficacement la tuberculose résistante. Cette nouvelle a apporté un vent d'espoir et d'optimisme à la communauté de professionnels luttant contre la tuberculose, dont fait partie MSF.Auparavant, je me souviens qu'il était très frustrant pour les médecins de ne disposer que d'options limitées en matière de traitement et de se retrouver face à leurs patients en sachant que la voie vers la guérison sera longue, laborieuse, et l'issue probablement fatale. Puis, soudainement, nous nous sommes retrouvés avec deux médicaments prometteurs à proposer, potentiellement plus efficaces et présentant moins d'effets secondaires.Ayant reconnu le potentiel des deux médicaments très tôt, les équipes de MSF luttant contre la tuberculose dans plusieurs pays ont évalué différents moyens de proposer du delamanid et de la bédaquiline aux patients disposant de choix de traitement limités. Dès 2013, nous avons commencé à soigner les patients atteints de tuberculose résistante avec ces nouveaux médicaments prometteurs à titre " compassionnel ", avant que ces médicaments ne reçoivent une autorisation conditionnelle. Lorsque les instances de régulation ont approuvé leur utilisation, MSF a introduit les deux médicaments au sein de treize projets dans onze pays à travers le monde et a également lancé un programme de soutien aux médecins confrontés à des choix difficiles en matière de traitement, et mis en place un système visant à contrôler la sécurité d'utilisation des nouveaux médicaments.Pourtant, il existait très peu de preuves solides et d'orientations claires concernant le recours à une combinaison de delamanid et de bédaquiline pour soigner les patients présentant une forte résistance aux médicaments. C'est pourquoi en 2016, MSF a recueilli des données afin d'évaluer la sécurité et l'efficacité de cette combinaison médicamenteuse sur des patients en Arménie, en Inde et en Afrique du Sud. Les résultats ont été prometteurs: sur 23 patients présentant une TB particulièrement résistante aux médicaments, 17 ont été testés négatifs après six mois de traitement, un signe encourageant quant à l'efficacité de l'ensemble du traitement, qui dure jusqu'à deux ans. En outre, les patients n'ont présenté aucun effet secondaire majeur, allégeant les craintes quant à l'impact des deux médicaments sur l'activité cardiovasculaire.Nous étions ravis d'obtenir des résultats aussi prometteurs dans des conditions réelles. Plus rassurant encore, nos préoccupations concernant l'impact possible de la combinaison de médicaments sur l'activité électrique du coeur se sont avérées injustifiées car aucun cas d'arythmie ou de décès inexpliqué n'a été rapporté. Alimentée par des données issues de trois foyers épidémiques de tuberculose à travers le monde, l'étude fournit un aperçu concret et pratique du potentiel de cette combinaison médicamenteuse. Début février, The Lancet Infectious Diseases (revue scientifique médicale britannique spécialisée dans les maladies contagieuses) a publié les résultats de l'étude, qui appellent à un plus vaste recours à la combinaison de delamanid et de bédaquiline au sein des programmes de lutte contre la tuberculose pour les patients qui le nécessitent. Bien que deux essais cliniques de la combinaison médicamenteuse aient commencé à recruter des participants, leurs résultats ne sont attendus que d'ici trois à cinq ans.Nos patients ne peuvent tout simplement pas attendre les essais cliniques. Ces résultats en conditions réelles sont limités mais hautement encourageant car ils montrent que ces médicaments peuvent être combinés de façon sûre et efficace pour soigner des patients présentant de hauts niveaux de résistance. Nous croyons qu'il relève de la responsabilité clinique et sanitaire publique de fournir le meilleur traitement disponible, et aujourd'hui ces médicaments représentent notre plus grand espoir.