Début mai, le Conseil national de l'Ordre des médecins maintient son avis selon lequel " poser un diagnostic sans contact physique avec le patient est dangereux. Les consultations virtuelles dans le cadre du suivi d'un patient connu ne peuvent être utiles que dans des cas exceptionnels. "

Pour Sidar OK, CEO et fondateur de ViViDoctor, start-up spécialisée en téléconsultation, de tels propos situent la Belgique en retrait de ses voisins européens sur la question. Il estime en outre que la téléconsultation ne peut être qu'un atout supplémentaire dans l'escarcelle du patient, en quête de toujours plus d'autonomie.

Des médecins réagissent

" Nous n'avons pas attendu ViViDoctor pour répondre aux questions qu'un nombre croissant de nos patients nous posent via le téléphone ou par SMS ", estime le Dr Charles Berliner. " Ce phénomène a d'ailleurs pris une telle ampleur qu'il est considéré comme 'normal' par nombre de nos patients. "

Un avis partagé par le Dr Patrick Jadoulle, vice-président de la Fédération des associations de médecins généralistes de Charleroi (FAGC) également actif au sein de la Fédération des maisons médicales. " Dans la pratique la plupart des généralistes réalisent depuis bien longtemps des téléconsultations, par téléphone tout simplement. Mais nous savons les limites de l'exercice qui se solde quand même assez fréquemment par l'invitation faite au patient de se présenter à notre consultation, ou par notre décision de passer le voir à domicile s'il ne peut se déplacer, tant nous sommes habitués à forger notre opinion diagnostique pas seulement sur les propos du patient mais aussi sur notre examen clinique et notre 'ressenti' subjectif de la situation, sorte de sixième sens ou d'intuition clinique qui se construit avec l'expérience et qui ne peut fonctionner correctement en dehors du face à face avec le patient. "

Pour des problèmes bénins, et encore

L'efficacité des téléconsultations est sujette à controverse. " Les téléconsultations évoquée ici ne peuvent à mon avis s'appliquer avec une suffisante sécurité que pour des problèmes de santé courants et a priori bénins ", estime le généraliste carolorégien. " Mais justement, là est parfois le piège car des pathologies plus graves peuvent se présenter sous des dehors "bénins". Or, précisément, ces problématiques ne devraient pas requérir l'intervention d'un professionnel de la santé et devraient pouvoir être directement gérées par les personnes concernées si l'éducation à la santé, vocable certes désuet mais à mon avis encore plus d'actualité qu'il y a 20 ou 30 ans vu l'appauvrissement "culturel" d'une partie de la population, était encore bien plus largement développée qu'elle ne l'est déjà. "

Difficile d'avoir un avis définitif

L'homme reconnaît toutefois que se forger un avis global et définitif est hasardeux tant la question est complexe et mériterait une approche tout en nuances. " Certes des expériences existent depuis longtemps dans des pays étrangers. Qu'en révèlent leurs évaluations, pas seulement du point de vue des prestataires concernés mais aussi du point de vue de la satisfaction des usagers? Et a-t-on des éléments objectifs en termes de santé publique? "

Début mai, le Conseil national de l'Ordre des médecins maintient son avis selon lequel " poser un diagnostic sans contact physique avec le patient est dangereux. Les consultations virtuelles dans le cadre du suivi d'un patient connu ne peuvent être utiles que dans des cas exceptionnels. "Pour Sidar OK, CEO et fondateur de ViViDoctor, start-up spécialisée en téléconsultation, de tels propos situent la Belgique en retrait de ses voisins européens sur la question. Il estime en outre que la téléconsultation ne peut être qu'un atout supplémentaire dans l'escarcelle du patient, en quête de toujours plus d'autonomie." Nous n'avons pas attendu ViViDoctor pour répondre aux questions qu'un nombre croissant de nos patients nous posent via le téléphone ou par SMS ", estime le Dr Charles Berliner. " Ce phénomène a d'ailleurs pris une telle ampleur qu'il est considéré comme 'normal' par nombre de nos patients. "Un avis partagé par le Dr Patrick Jadoulle, vice-président de la Fédération des associations de médecins généralistes de Charleroi (FAGC) également actif au sein de la Fédération des maisons médicales. " Dans la pratique la plupart des généralistes réalisent depuis bien longtemps des téléconsultations, par téléphone tout simplement. Mais nous savons les limites de l'exercice qui se solde quand même assez fréquemment par l'invitation faite au patient de se présenter à notre consultation, ou par notre décision de passer le voir à domicile s'il ne peut se déplacer, tant nous sommes habitués à forger notre opinion diagnostique pas seulement sur les propos du patient mais aussi sur notre examen clinique et notre 'ressenti' subjectif de la situation, sorte de sixième sens ou d'intuition clinique qui se construit avec l'expérience et qui ne peut fonctionner correctement en dehors du face à face avec le patient. "L'efficacité des téléconsultations est sujette à controverse. " Les téléconsultations évoquée ici ne peuvent à mon avis s'appliquer avec une suffisante sécurité que pour des problèmes de santé courants et a priori bénins ", estime le généraliste carolorégien. " Mais justement, là est parfois le piège car des pathologies plus graves peuvent se présenter sous des dehors "bénins". Or, précisément, ces problématiques ne devraient pas requérir l'intervention d'un professionnel de la santé et devraient pouvoir être directement gérées par les personnes concernées si l'éducation à la santé, vocable certes désuet mais à mon avis encore plus d'actualité qu'il y a 20 ou 30 ans vu l'appauvrissement "culturel" d'une partie de la population, était encore bien plus largement développée qu'elle ne l'est déjà. "L'homme reconnaît toutefois que se forger un avis global et définitif est hasardeux tant la question est complexe et mériterait une approche tout en nuances. " Certes des expériences existent depuis longtemps dans des pays étrangers. Qu'en révèlent leurs évaluations, pas seulement du point de vue des prestataires concernés mais aussi du point de vue de la satisfaction des usagers? Et a-t-on des éléments objectifs en termes de santé publique? "