La prise en charge médicale des personnes précarisées représente l'un des fondements de notre système des soins. L'accès universel aux meilleurs soins accessibles ne semble néanmoins plus constituer un domaine inviolable.

La presse s'est en effet récemment fait l'écho d'une volonté d'un membre de l'exécutif de réformer l'aide médicale urgente pour des raisons d'abus supposément répétés. Un rapport de la Caami (Caisse auxilliaire d'assurance maladie invalidité, NDLR) pointe en effet du doigt l'usage de ces fonds pour des raisons indues présentées dans la presse comme des " soins de confort ". Le message manifeste lancé à la population est sans nuances : la présence des migrants en Belgique pèserait sur le budget des soins de santé pour des soins superflus ou inutiles ; mais nous pouvons néanmoins compter sur un gouvernement " responsable " qui règlera la situation en contrôlant mieux la prescription et l'application des soins aux sans-papiers.

Responsable ou opportuniste ? La lecture approfondie de ce rapport montre que les cas supposés indûment pris en charge par l'AMU ne représentent qu'une part marginale du budget (2,7% des cas soit 12 au total), pour des cas trop rapidement considérés (ou à tort ?) comme des soins de confort (lombalgies, arthroscopie du genou, circoncision, réduction mammaire).

Outre le procès d'intention fait aux médecins dispensateurs de soins, c'est également de précarisation d'une population déjà marginalisée à bien des égards qu'il s'agit. Le Conseil national de l'Ordre des médecins ne s'est pas trompé en considérant que " les soins médicaux dispensés aux étrangers en séjour illégal en Belgique ne peuvent se limiter aux soins immédiats et urgents à caractère vital " mais " doivent inclure tous les soins nécessaires à une vie conforme à la dignité humaine ".

Ce qui gêne également avec la sortie médiatique du ministre Ducarme, porteur du projet de loi, c'est son simplisme volontaire qui entre dans le cadre général actuel de stigmatisation des populations migrantes laissant supposer des fins électoralistes. En dénonçant de la sorte l'usage fait de l'AMU, il risque de dévoyer l'esprit humaniste qui a prévalu à sa création.

La prise en charge médicale des personnes précarisées représente l'un des fondements de notre système des soins. L'accès universel aux meilleurs soins accessibles ne semble néanmoins plus constituer un domaine inviolable.La presse s'est en effet récemment fait l'écho d'une volonté d'un membre de l'exécutif de réformer l'aide médicale urgente pour des raisons d'abus supposément répétés. Un rapport de la Caami (Caisse auxilliaire d'assurance maladie invalidité, NDLR) pointe en effet du doigt l'usage de ces fonds pour des raisons indues présentées dans la presse comme des " soins de confort ". Le message manifeste lancé à la population est sans nuances : la présence des migrants en Belgique pèserait sur le budget des soins de santé pour des soins superflus ou inutiles ; mais nous pouvons néanmoins compter sur un gouvernement " responsable " qui règlera la situation en contrôlant mieux la prescription et l'application des soins aux sans-papiers.Responsable ou opportuniste ? La lecture approfondie de ce rapport montre que les cas supposés indûment pris en charge par l'AMU ne représentent qu'une part marginale du budget (2,7% des cas soit 12 au total), pour des cas trop rapidement considérés (ou à tort ?) comme des soins de confort (lombalgies, arthroscopie du genou, circoncision, réduction mammaire).Outre le procès d'intention fait aux médecins dispensateurs de soins, c'est également de précarisation d'une population déjà marginalisée à bien des égards qu'il s'agit. Le Conseil national de l'Ordre des médecins ne s'est pas trompé en considérant que " les soins médicaux dispensés aux étrangers en séjour illégal en Belgique ne peuvent se limiter aux soins immédiats et urgents à caractère vital " mais " doivent inclure tous les soins nécessaires à une vie conforme à la dignité humaine ".Ce qui gêne également avec la sortie médiatique du ministre Ducarme, porteur du projet de loi, c'est son simplisme volontaire qui entre dans le cadre général actuel de stigmatisation des populations migrantes laissant supposer des fins électoralistes. En dénonçant de la sorte l'usage fait de l'AMU, il risque de dévoyer l'esprit humaniste qui a prévalu à sa création.