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"C'est la première pièce d'un engrenage", ont réagi les médecins après avoir été reçus par le ministre de la Justice Koen Geens la semaine dernière. Ils ont réclamé que des mesures soient prises pour mettre fin aux agressions dont ils sont victimes. Un projet de loi a été discuté mardi en commission à la Chambre pour autoriser la levée du secret professionnel dans des circonstances exceptionnelles pour les médecins, les bourgmestres, le personnel de santé et de justice."C'est un dossier très important pour nous", a commenté Dirk Scheveneels de l'Association belge des syndicats médicaux (Absym), évoquant l'enquête du journal du Médecin parue la semaine dernière dont il ressort que 86% de ces professionnels de la santé ont été confrontés au moins une fois à une agression verbale de la part de patients ces dix dernières années. "Les mesures du ministre sont la première pièce d'un engrenage. Mais notre sentiment est que c'est constructif."M. Scheveneels insiste sur le fait que le secret professionnel reste très important. "Après différents événements, il est important qu'une discussion soit ouverte sur la portée du dossier pour des individus qui ont réalisé des méfaits sérieux. Si nous entendons parler par exemple de plans terroristes, nous devons pouvoir réagir." L'Absym a déjà rencontré fin 2016 le ministre de l'Intérieur, Jan Jambon. Une circulaire avait alors été évoquée pour établir un protocole entre la profession médicale et la police. "Nous attendons avec impatience cette circulaire", a encore souligné M. Scheveneels.L'Absym a beau voir le positif de la rencontre, les sujets tardent à avancer. Le projet de loi discuté mardi en commission Justice fêtera sa première année en juin. Entre-temps, l'objectif premier de lever le secret médical pour permettre aux médecins de communiquer entre eux sur la dangerosité potentielle d'un patient inconnu semble s'éloigner. Désormais, le projet de loi vise également à lever le secret professionnel pour permettre aux médecins et zones de police de communiquer sur les violences intrafamiliales et la prévention d'actes terroristes. On s'éloigne du but originel visant la protection des médecins.Du côté de Jan Jambon, le projet de l'application de géolocalisation 112 ou et d'autres projets liés aux nouvelles technologies peinent à avancer. Il faudra donc encore attendre un certain temps avant de pouvoir disposer ne serait-ce que d'un système d'appel d'urgence.