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En ce début d'année, Renaud Mazy, administrateur-délégué de l'hôpital académique de l'UCL, et Jean-Louis Vanoverschelde, directeur médical, sont manifestement contents. Ils viennent de signer un contrat avec la firme américaine Epic pour un Electronic Medical Record et comptent engager 100 personnes pour l'implémenter. "Nous allons investir 100 millions d'euros sur 11/12 ans pour ce système, explique Renaud Mazy, y compris la rémunération et la formation des personnes qui vont installer ce nouveau système transversal d'information médicale et soignante. Nous sommes le premier hôpital francophone au monde qui va installer cette plate-forme." Objectif : remplacer les 400 applications qui fonctionnent dans l'hôpital, mais communiquent mal entre elles, et fournir aux travailleurs un outil qui centralisera et uniformisera les informations nécessaires à l'élaboration de trajet patient intégré et informatisé (TPi2). Ce système devrait aussi permettre, selon le Dr Vanoverschelde, de communiquer de façon moderne avec les généralistes et les patients. "La plate-forme marquera également l'arrivée progressive de l'intelligence artificielle à l'hôpital en proposant une véritable aide au diagnostic", ajoute le directeur médical. Premier utilisateur francophone, Saint-Luc va devoir réaliser un important travail d'adaptation et de paramétrisation. Le plan stratégique Saint-Luc 2025, lancé il y a 3 ans, comprend un volet immobilier spectaculaire. Le bureau d'architectes qui réalisera la nouvelle tour Hospitacité vient d'être désigné. Ce bâtiment de 52.000 m2 fera face à la tour existante. Le socle de l'hôpital actuel va également être rénové. Le projet devrait reconnecter Saint-Luc et le campus environnant au moyen de larges passerelles et d'esplanades végétalisées. L'hôpital s'ouvrira sur un hall spacieux et lumineux, menant aux consultations et aux services. La pose de la première pierre est prévue pour 2021. "D'ici là, communique la direction, le projet de reconstruction sera affiné afin de se conformer plus précisément aux besoins et notamment à la programmation des activités médicales et soignantes. La rénovation complète des parties non encore rénovées du socle est prévue dès 2023." En 2018, débutera un autre grand chantier à proximité immédiate des cliniques, la construction de l'Institut Roi Albert II qui rassemblera les activités en cancérologie et en hématologie. Il proposera 90 lits d'hospitalisation, 70 lits d'hôpitaux de jour et 60 cabines de consultation. En quelque sorte, le New Bordet du réseau catholique. Ce centre de cancérologie sera relié via une grande promenade extérieure et des passerelles à Saint-Luc. L'Institut Roi Albert II comprendra un étage pédiatrique, des consultations et des hôpitaux de jour pour adulte, une unité d'aphérèse, une unité de thérapies innovantes, des unités de soins adultes et des bureaux pour organiser des réunions multidisciplinaires. Le centre proposera un vaste espace bien-être où les patients pourront recevoir des soins esthétiques et des massages, des espaces de rencontre, des salles de revalidation... En 2019, cela sera au tour de l'Institut de psychiatrie intégré d'être en chantier, au bord de la réserve Natura 2000, qui longe le boulevard de la Woluwe. Cette structure regroupera toute l'activité psychiatrique adulte et infanto-juvénile de Saint-Luc et celle de la Clinique Sanatia, vétuste. "Ce projet tout à fait unique en Région bruxelloise donnera lieu à la création d'un trajet de soin intégré depuis la prime enfance jusqu'à la vieillesse et offrira toute la palette de soins allant du plus aigu au plus chronique", explique le Dr Vanoverschelde. Le lancement du projet Saint-Luc 2025 a été retardé durant plusieurs mois dans l'attente de la mise en place en Fédération Wallonie-Bruxelles (FWB) du nouveau système de financement des infrastructures hospitalières. Pour rappel, ce financement a été confié aux Régions et Communautés dans le cadre du transfert de plusieurs compétences en santé liées à la 6e réforme de l'Etat. Pour Renaud Mazy, les deux chantiers prioritaires sont l'Institut de psychiatrie et l'Institut Roi Albert II. Le respect du timing de la construction de la nouvelle tour d'hospitalisation dépendra des capacités financières de la FWB à financer les projets de reconstruction de ses trois hôpitaux universitaires (Saint-Luc, Erasme et le CHU de Liège). "A l'heure actuelle, nous ne pouvons pas encore savoir la hauteur des subsides que nous allons recevoir et le montant des fonds propres que nous allons engager. Nous sommes en négociation avec les banquiers habituels du secteur hospitalier et avec la Banque européenne d'investissement (BEI). Le projet TPI2 est financé principalement sur fonds propres. Si les autorités ne peuvent pas nous financer directement, nous pourrons étaler le projet dans le temps, en le décalant de une à deux années." Découvrez le projet en vidéo sur www.saintluc.be/transformation.php