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L'agression et la violence envers les prestataires de soins sont devenues des faits de société, constate Karl Scheldeman, sales manager chez AMMA. Les motifs de ces débordements sont multiples : refus de la prescription d'un médicament ou d'un arrêt de travail, un délai d'attente trop long ou la manière d'être pris en charge..." Ces agressions prennent différentes formes : des menaces, des violences verbales et physiques, des vols d'argent, du vandalisme, des attaques informatiques, du harcèlement... Alertée par cette situation, la compagnie d'assurances propose une police qui couvre les dommages corporels et matériels, l'assistance juridique et les honoraires d'avocats, les frais de consultance (IT et médias), le soutien psychologique. Cette assurance ne propose pas de revenus garantis à la victime, mais une formule d'indemnité forfaitaire pendant la période d'incapacité temporaire. Le médecin peut toutefois s'assurer en revenus garantis via une assurance spécifique."Nous nous sommes rendus compte que certains risques étaient couverts de façon partielle, insatisfaisante, explique Pierre Cambier, directeur commercial et marketing chez AMMA. Les médecins ne savent pas toujours pour quels sinistres ils sont assurés. Nous avons voulu créer des couvertures qui donnent une réponse la plus large possible aux problématiques liées à l'agression. De façon à ce que le médecin puisse "dormir sur ses deux oreilles". Nous avons, par exemple, prévu une assistance psychologique qui est souvent offerte aux salariés en cas d'agression mais pas aux indépendants." Assez logiquement, le coût des primes varie en fonction des capitaux couverts. Quatre formules à la carte sont proposées. Les prix varient de 50 € à 200 € par an. "Cette garantie agression est disponible en complément à la police d'assurance RC professionnelle. Nous faisons appel à des experts pour régler concrètement les problèmes. Par exemple, à un spécialiste en cyber sécurité ou à un(e) psychologue accessible 24/24 - 7j/7", commente Pierre Cambier. "Il faut évidemment, souligne Karl Scheldeman, que les faits couverts se soient déroulés dans le cadre de l'activité professionnelle du médecin : au cabinet, en visite à domicile... et que l'agresseur soit un patient ou un membre de sa famille au 1er degré." Ensuite, après avoir fait une déclaration ou déposé plainte à la police dans les 24 heures, le médecin peut contacter son assureur (dans les 8 jours).L'originalité de cette assurance est qu'elle couvre tant les dommages corporels, que matériels et immatériels. Rappelons que d'autres assureurs, Concordia et Vanbreda, proposent des assurances contre la cybercriminalité (avec intervention d'experts pour récupérer les données, négocier avec les pirates informatiques ou restaurer une e-réputation) pour les médecins individuels ou les institutions de soins (lire jdM du 24 février 2017). Cette assurance répond à un problème de société qui est de plus en plus aigu. Elle devrait rassurer les médecins qui, lors d'une récente grande enquête du journal du Médecin, ont exprimé leur inquiétude pour leur sécurité. Pour rappel, ces dix dernières années, quelque 86 % des médecins ont eu à gérer des agressions verbales de patients, 28 % des agressions physiques de la part d'un patient et 38 % des comportements sexuellement inappropriés. Autant dès lors être bien couvert même si, comme pour toute assurance, on espère ne jamais devoir l'utiliser.