...

Comment en sommes-nous arrivés à accepter de scinder la prévention du curatif ?Comment a-t-on pu séparer la responsabilité de la prévention d'une maladie comme le sida de la thérapeutique et l'amélioration de la qualité de vie des patients ?Comment pouvons-nous accepter aujourd'hui de séparer l'investissement hospitalier de son fonctionnement et de confier à des entités différentes le financement du fonctionnement des hôpitaux et des maisons de repos et de soins ?La responsabilité politique a également été morcelée dans la saga indigne et irrespectueuse des numéros Inami.Comment peut-on dans un pays dissocier la sélection des étudiants aptes à suivre des études de médecine et l'octroi de l'autorisation de pratiquer et d'accéder pour leurs patients aux remboursements de l'assurance maladie ?Comment peut-on également séparer la fixation des quotas généraux du nombre de médecins par communauté linguistique et la répartition entre les spécialistes (le savez-vous d'ailleurs ? ) ?Comment dans l'indifférence avonsnous laissé passer de telles incohérences alors que nous savions qu'elles mèneraient à l'immobilisme et à la déresponsabilisation ?Les intérêts personnels de quelques politiques que nous avons élus ont submergé les rares protestations des scientifiques qui se sont opposés à ces décisions malsaines.N'est-il pas temps de regarder vers l'avenir et de raisonnablement revenir à un ministère de la Santé publique soit fédéral, soit régional uni et fort conseillé par des scientifiques de renom qui n'hésitent pas à faire des propositions qui aujourd'hui restent lettre morte malgré la nécessité de réformer la politique de santé vers plus de qualité et d'efficience pour affronter les défis démographiques et sociaux de demain.Morceler le pouvoir et les décisions en résultant vers de nombreux responsables publics saupoudrés dans de nombreuses institutions fédérales communautaires et régionales conduit ce pays qui possède tous les atouts en matière de Santé publique à l'attentisme stérile et bientôt à l'impuissance.La santé fait déjà l'objet d'une répartition du pouvoir déjà fort disproportionnée entre responsables des partis politiques ou de leurs affiliés historiques et prestataires parmi lesquels les académiques et scientifiques sont tout à fait minoritaires et sont très peu sollicités pour émettre des avis pour lesquels ils sont en principe parmi les plus compétents.Les avis des Académies de médecine, des Facultés de médecine ou écoles de santé publiques sont aujourd'hui négligés ou peu souvent réclamés par les partis politiques et leurs organisations sociales affiliées qui influencent les décisions des nombreux gouvernements de notre pays.Pourtant la recherche clinique et fondamentale et les solutions aux problèmes posés par la Santé publique et la santé individuelle des citoyens se font en grande partie en collaboration avec les facultés, les hôpitaux universitaires et leurs réseaux hospitaliers.Il faut oser refédéraliser ou régionaliser entièrement la responsabilité des décisions en matière de Santé pour empêcher les intérêts particuliers d'opposer une résistance à tout changement salutaire nécessaire à protéger ce que nous avons de plus précieux : notre santé.Les professionnels doivent se mobiliser et s'entendre pour clarifier cette situation mitigée et trouble qui varie entre le fédéral et les régions et ne construit plus rien d'efficient. Soit on régionalise tout, soit on refédéralise. Mais ne restons pas au milieu du gué car nous allons nous noyer.