Mais d'où vient cette déconsidération de la "mégé" ?

Tout d'abord, il faut savoir que le constat n'est pas le même dans toutes les facultés.

Que ce soit au niveau des attributions, où l'UCL a choisi de couper la poire en deux concernant la distribution de ses nouveaux diplômés (50% des candidats sortants sont des généralistes contrairement à l'ULB et l'ULg qui n'en forment que 25%).

Mais également en termes de mentalité, de considération de la médecine générale qui est bien moins valorisée aux yeux des étudiants d'Erasme. La médecine générale est encore trop peu mise en avant dans l'organisation des cours pour susciter suffisamment de vocations, pour dire vrai, nous baignons dans un enseignement surspécialisé oubliant parfois les bases au profit de pathologies qu'un clinicien chevronné ne rencontre qu'une poigne de fois dans sa carrière.

Bien sûr, avec un énergique Marco Schetgen, médecin généraliste de formation à la tête de la faculté de médecine de l'ULB, nous pouvons espérer du changement, lui qui s'efforce à redorer le blason d'une profession qui l'anime autant qu'elle le passionne, en la rendant plus académique, plus attractive, ...

Hélas, beaucoup est encore à faire car même au sein d'équipes médicales, certains médecins spécialistes auxquels nous, étudiants, sommes confrontés lors de nos premières expériences dans le monde des stages, transmettent une très mauvaise image de la profession de généraliste avec parfois beaucoup de condescendance.

Future pénurie, pénurie de futur

Il est important de se rendre compte de la menace qui plane sur notre première ligne de soins de santé, une partie considérable de nos généralistes a plus de 55 ans, ce qui signifie que dans quelques années, tous ces médecins partiront à la retraite, on estime d'ailleurs que moins d'un tiers d'entre eux sera remplacé à cause notamment d'une sélection drastique dans les études de médecine.

A ce rythme, la charge de travail déjà importante qui pèse sur nos courageux généralistes sera telle qu'ils ne parviendront plus à assurer une médecine de qualité, accessible à tous, et ce au détriment de leur vie privée qui risque de sérieusement en pâtir, je pense notamment à ceux qui désirent voir leurs enfants grandir et qui se retrouveront coincés par le manque d'effectifs.

N'oublions pas que c'est sur la 2e ligne que se répercute directement l'incapacité de la première ligne à assurer décemment sa fonction et nous pouvons nous attendre à une explosion des délais d'attente dans les agendas de nos spécialistes déjà overbookés. Une perspective qui motive peu les étudiants à s'engager dans un combat qui semble perdu d'avance tant les décisions gouvernementales tendent à aggraver la situation.

Généraliste, un métier méconnu

Il faut croire que les préjugés ont la vie dure chez nous et bien trop souvent nous imaginons la médecine générale comme elle l'était il y a 30 ans (peu de moyens, solitude, horaires pesants, ...).

Et pourtant, le métier a bien évolué ! On voit de plus en plus de médecins se tourner vers la pratique groupée, j'irai même jusqu'à dire que pour beaucoup de jeunes médecins c'est une condition quasi sine qua non à l'exercice de leur profession. Une évolution qui en plus de permettre une meilleure offre de soins aux patients (disponibilité, matériel, délais,...) permet : -Un meilleur suivi de leur patientelle en cas de maladie ou de vacances

-De diminuer la charge de travail en distribuant les ressources

-De dissocier vie privée et professionnelle en délocalisant le cabinet de l'habitation -D'accueillir de jeunes médecins en formation -Des échanges de points de vue sur des cas complexes,...

Médecins de demain

Nous savons que que la médecine générale est un maillon essentiel dans la prise en charge d'un malade et que cette première ligne a un impact direct positif ou négatif sur les coups en soin de santé car garante des stratégies préventives et permet de limiter l'utilisation excessive des ressources médicales.

Nous savons également qu'un manque de généralistes se répercute sur la deuxième ligne qui se retrouve surchargée avec des délais déraisonnables et une explosion des coûts en soins de santé. (exemple d'un patient atteint d'une maladie au stade 1 qui à cause des délais trop longs sera diagnostiqué au stade 3 de sa pathologie dont le coût du traitement, plus lourd aura décuplé).

Il est donc primordial de tamponner la pénurie en mettant tous les moyens nécessaires pour ne pas connaitre une crise sanitaire sans précédent pulvérisant les enveloppes budgétaires créant un terreau fertile à l'instauration d'une médecine à deux vitesses (une efficace, privée, pour les nastis et une publique, surchargée, pour les pauvres). Ce sauvetage in extremis ne se fera qu'en passant par une revalorisation de la profession aux yeux des étudiants et non pas en condamnant les étudiants moins "performants" dans une profession qu'ils ne supporteront pas. Nous, étudiants en médecine, ne devons pas payer l'incapacité de nos politiques à anticiper une problématique majeure de santé publique !

Un sage m'a un jour dit "il n'y a pas de métiers prestigieux, il n'y a que des façons prestigieuses d'exercer son métier".

J'aimerai remercier les docteurs Fontaine et Patigny qui en m'acceptant en stage ont pu me montrer les ficelles d'une médecine humaine, efficace et intéressante dont l'exercice pouvait être compatible avec une vie de famille pérenne et dont la diversité reste aussi stimulante qu'une pratique clinique.

Tout d'abord, il faut savoir que le constat n'est pas le même dans toutes les facultés.Que ce soit au niveau des attributions, où l'UCL a choisi de couper la poire en deux concernant la distribution de ses nouveaux diplômés (50% des candidats sortants sont des généralistes contrairement à l'ULB et l'ULg qui n'en forment que 25%).Mais également en termes de mentalité, de considération de la médecine générale qui est bien moins valorisée aux yeux des étudiants d'Erasme. La médecine générale est encore trop peu mise en avant dans l'organisation des cours pour susciter suffisamment de vocations, pour dire vrai, nous baignons dans un enseignement surspécialisé oubliant parfois les bases au profit de pathologies qu'un clinicien chevronné ne rencontre qu'une poigne de fois dans sa carrière.Bien sûr, avec un énergique Marco Schetgen, médecin généraliste de formation à la tête de la faculté de médecine de l'ULB, nous pouvons espérer du changement, lui qui s'efforce à redorer le blason d'une profession qui l'anime autant qu'elle le passionne, en la rendant plus académique, plus attractive, ...Hélas, beaucoup est encore à faire car même au sein d'équipes médicales, certains médecins spécialistes auxquels nous, étudiants, sommes confrontés lors de nos premières expériences dans le monde des stages, transmettent une très mauvaise image de la profession de généraliste avec parfois beaucoup de condescendance. Il est important de se rendre compte de la menace qui plane sur notre première ligne de soins de santé, une partie considérable de nos généralistes a plus de 55 ans, ce qui signifie que dans quelques années, tous ces médecins partiront à la retraite, on estime d'ailleurs que moins d'un tiers d'entre eux sera remplacé à cause notamment d'une sélection drastique dans les études de médecine.A ce rythme, la charge de travail déjà importante qui pèse sur nos courageux généralistes sera telle qu'ils ne parviendront plus à assurer une médecine de qualité, accessible à tous, et ce au détriment de leur vie privée qui risque de sérieusement en pâtir, je pense notamment à ceux qui désirent voir leurs enfants grandir et qui se retrouveront coincés par le manque d'effectifs.N'oublions pas que c'est sur la 2e ligne que se répercute directement l'incapacité de la première ligne à assurer décemment sa fonction et nous pouvons nous attendre à une explosion des délais d'attente dans les agendas de nos spécialistes déjà overbookés. Une perspective qui motive peu les étudiants à s'engager dans un combat qui semble perdu d'avance tant les décisions gouvernementales tendent à aggraver la situation. Il faut croire que les préjugés ont la vie dure chez nous et bien trop souvent nous imaginons la médecine générale comme elle l'était il y a 30 ans (peu de moyens, solitude, horaires pesants, ...).Et pourtant, le métier a bien évolué ! On voit de plus en plus de médecins se tourner vers la pratique groupée, j'irai même jusqu'à dire que pour beaucoup de jeunes médecins c'est une condition quasi sine qua non à l'exercice de leur profession. Une évolution qui en plus de permettre une meilleure offre de soins aux patients (disponibilité, matériel, délais,...) permet : -Un meilleur suivi de leur patientelle en cas de maladie ou de vacances-De diminuer la charge de travail en distribuant les ressources -De dissocier vie privée et professionnelle en délocalisant le cabinet de l'habitation -D'accueillir de jeunes médecins en formation -Des échanges de points de vue sur des cas complexes,... Nous savons que que la médecine générale est un maillon essentiel dans la prise en charge d'un malade et que cette première ligne a un impact direct positif ou négatif sur les coups en soin de santé car garante des stratégies préventives et permet de limiter l'utilisation excessive des ressources médicales.Nous savons également qu'un manque de généralistes se répercute sur la deuxième ligne qui se retrouve surchargée avec des délais déraisonnables et une explosion des coûts en soins de santé. (exemple d'un patient atteint d'une maladie au stade 1 qui à cause des délais trop longs sera diagnostiqué au stade 3 de sa pathologie dont le coût du traitement, plus lourd aura décuplé).Il est donc primordial de tamponner la pénurie en mettant tous les moyens nécessaires pour ne pas connaitre une crise sanitaire sans précédent pulvérisant les enveloppes budgétaires créant un terreau fertile à l'instauration d'une médecine à deux vitesses (une efficace, privée, pour les nastis et une publique, surchargée, pour les pauvres). Ce sauvetage in extremis ne se fera qu'en passant par une revalorisation de la profession aux yeux des étudiants et non pas en condamnant les étudiants moins "performants" dans une profession qu'ils ne supporteront pas. Nous, étudiants en médecine, ne devons pas payer l'incapacité de nos politiques à anticiper une problématique majeure de santé publique !Un sage m'a un jour dit "il n'y a pas de métiers prestigieux, il n'y a que des façons prestigieuses d'exercer son métier". J'aimerai remercier les docteurs Fontaine et Patigny qui en m'acceptant en stage ont pu me montrer les ficelles d'une médecine humaine, efficace et intéressante dont l'exercice pouvait être compatible avec une vie de famille pérenne et dont la diversité reste aussi stimulante qu'une pratique clinique.