Et pourtant, l'Etat lui-même introduit dans toute la gestion de l'assurance-maladie et de la santé publique des mécanismes de marché, parfois violents. Citons la concentration des activités médicales dans certains hôpitaux au détriment des autres, au nom bien sûr de la qualité, mais surtout des économies d'échelle attendues. Citons également les normes quantitatives imposées pour rentabiliser des appareillages lourds (PET-scan, RMN) ou des services hospitaliers spécialisés (accouchements). Ceci strictement à titre d'exemple, il y a plusieurs dizaines de normes semblables. L'Etat lui-même, par ses décisions répétitives d'équilibrage du budget des soins de santé, se comporte comme un débiteur peu délicat face aux fournisseurs de biens et de services, imposant des corrections de prix et de volume lorsque les dépenses ne s'inscrivent pas dans le cadre budgétaire prédéfini.

Et pourtant, les universités se livrent à une concurrence effrénée pour augmenter leur part de marché, améliorer leurs recettes aux dépens des concurrents, se battre pour une place dans un classement international, attirer des chercheurs par des démarches qui ressemblent fort au mercato de footballeurs, attirer des étudiants même si aucun débouché ne leur est offert à la sortie de leur formation.

Offre et demande

Et pourtant, les mutualités, qui ont réussi à rendre obligatoire l'assurance complémentaire, créent des produits d'appel et promotionnel visant à s'attirer la faveur de la clientèle (appelée 'membres') : vacances pour les enfants, remboursement de margarine, remboursement de sauna, etc. L'assurance complémentaire n'est plus devenue l'antichambre de techniques avant qu'elles puissent être prises en compte par l'assurance maladie-invalidité, mais un catalogue de produits et services à caractère promotionnel.

Je rappelle que toute activité humaine implique des enjeux d'intérêt et des contraintes financières. La rencontre entre une demande de soins et une offre de prestation de soins se fait au niveau de l'élaboration du prix du soin, prix qui résulte d'une négociation sur la valeur des actes concernés. Cela vaut tant pour la nomenclature des prestations et les honoraires que pour le budget des moyens financiers es hôpitaux, ou le prix des médicaments. C'est le mécanisme de base du marché.

Ethique du praticien

Et donc, le secteur dit 'non-marchand', qui devrait plutôt être rebaptisé secteur 'non-profit', participe au marché, est amené en permanence à tenir compte des recettes : subsides avec le combat pour en bénéficier plus que le voisin, au travers d'accointances et de proximités politiques et intellectuelles, ou prix de vente au consommateur. Il faut des dépenses et la maîtrise de celles-ci. Les contraintes du marché seront le mieux rencontrées si nous mettons en avant les aspects de qualité aussi bien techniques que relationnels, et l'attitude éthique du praticien. C'est au travers de l'éthique que nous pourrons faire la différence entre la juste valorisation financière et la cupidité, et redonner du lustre à l'autonomie professionnelle aujourd'hui attaquée de toute part.

Plutôt que de pratiquer l'art de l'invective à l'égard des médecins, il serait nettement plus productif pour la santé des clients du système et du système lui-même de procéder à une révision des mécanismes de management des soins de santé en Belgique.

Et pourtant, l'Etat lui-même introduit dans toute la gestion de l'assurance-maladie et de la santé publique des mécanismes de marché, parfois violents. Citons la concentration des activités médicales dans certains hôpitaux au détriment des autres, au nom bien sûr de la qualité, mais surtout des économies d'échelle attendues. Citons également les normes quantitatives imposées pour rentabiliser des appareillages lourds (PET-scan, RMN) ou des services hospitaliers spécialisés (accouchements). Ceci strictement à titre d'exemple, il y a plusieurs dizaines de normes semblables. L'Etat lui-même, par ses décisions répétitives d'équilibrage du budget des soins de santé, se comporte comme un débiteur peu délicat face aux fournisseurs de biens et de services, imposant des corrections de prix et de volume lorsque les dépenses ne s'inscrivent pas dans le cadre budgétaire prédéfini.Et pourtant, les universités se livrent à une concurrence effrénée pour augmenter leur part de marché, améliorer leurs recettes aux dépens des concurrents, se battre pour une place dans un classement international, attirer des chercheurs par des démarches qui ressemblent fort au mercato de footballeurs, attirer des étudiants même si aucun débouché ne leur est offert à la sortie de leur formation.Et pourtant, les mutualités, qui ont réussi à rendre obligatoire l'assurance complémentaire, créent des produits d'appel et promotionnel visant à s'attirer la faveur de la clientèle (appelée 'membres') : vacances pour les enfants, remboursement de margarine, remboursement de sauna, etc. L'assurance complémentaire n'est plus devenue l'antichambre de techniques avant qu'elles puissent être prises en compte par l'assurance maladie-invalidité, mais un catalogue de produits et services à caractère promotionnel.Je rappelle que toute activité humaine implique des enjeux d'intérêt et des contraintes financières. La rencontre entre une demande de soins et une offre de prestation de soins se fait au niveau de l'élaboration du prix du soin, prix qui résulte d'une négociation sur la valeur des actes concernés. Cela vaut tant pour la nomenclature des prestations et les honoraires que pour le budget des moyens financiers es hôpitaux, ou le prix des médicaments. C'est le mécanisme de base du marché.Et donc, le secteur dit 'non-marchand', qui devrait plutôt être rebaptisé secteur 'non-profit', participe au marché, est amené en permanence à tenir compte des recettes : subsides avec le combat pour en bénéficier plus que le voisin, au travers d'accointances et de proximités politiques et intellectuelles, ou prix de vente au consommateur. Il faut des dépenses et la maîtrise de celles-ci. Les contraintes du marché seront le mieux rencontrées si nous mettons en avant les aspects de qualité aussi bien techniques que relationnels, et l'attitude éthique du praticien. C'est au travers de l'éthique que nous pourrons faire la différence entre la juste valorisation financière et la cupidité, et redonner du lustre à l'autonomie professionnelle aujourd'hui attaquée de toute part.Plutôt que de pratiquer l'art de l'invective à l'égard des médecins, il serait nettement plus productif pour la santé des clients du système et du système lui-même de procéder à une révision des mécanismes de management des soins de santé en Belgique.