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L'objectif du Pacte d'avenir discuté et signé, par étape, avec les industriels du médicament a occupé Maggie De Block une bonne partie de ce début de mandat. L'objectif triple voire quadruple était de conserver notre rang en termes d'études cliniques tout en offrant un cadre budgétaire stable pour que l'industrie continue d'investir dans l'innovation pharmaceutique dans notre pays et... rendre les médicaments plus accessibles financièrement et temporellement aux patients. Sacré défi dont une partie a été réalisée.En pédiatrie, les enfants disposent de médicaments remboursés six fois plus vite lorsque la thérapie est déjà remboursée pour les adultes via une procédure accélérée. En 2017, le remboursement d'un médicament sera d'application le jour qui suit la décision ministérielle favorable (celle-ci étant publiée sur le site de l'Inami). La même année, les fabricants devront notifier à l'Agence du médicament (AFMPS) toute indisponibilité de deux semaines de leurs produits. Les médicaments orphelins bénéficieront d'une exonération de taxe pendant encore 5 ans dès lors qu'ils conservent au terme de 10 ans, la définition d'orphelin. Ce package est inscrit et a été voté dans la Loi fourre-tout santé adoubée par le Conseil des ministres fin juin.En outre, la ministre rappelle les actions qu'elle a entreprises en matière de "besoins médicaux non satisfaits". Ceci concerne 3.700 patients qui pourront désormais avoir accès à des médicaments innovants deux ans avant leur autorisation de remboursement. Des accords bilatéraux au sein du Benelux et avec l'Autriche et avec le concours de l'OCDE ont été signés en matière de thérapies orphelines pour contenir les prix de ces médicaments souvent extrêmement coûteux. En pharmacie, le supplément payé par le patient pour un médicament remboursé se limite maintenant à 5 euros. Et il devrait se voir délivrer un peu plus de médicaments bon marché suite à l'effort des médecins qui en ont prescrits 5% de plus en 2015 par rapport à 2014.Bon an mal an, 350 millions d'euros seront, selon la ministre, dégagés chaque année afin de mettre de nouvelles thérapies à disposition des patients. La recherche pharma a augmenté ses investissements de recherche jusque 2,6 milliards en 2015, un effort supplémentaire de 5,5% que la ministre attribue à la situation budgétaire stable et lisible pour les industriels qu'elle a contribué à créer.Elle ajoute dans son sac à malice, le sunshine act, inspiré des Etats-Unis, qui oblige l'industrie à publier à partir de janvier prochain les primes et les avantages qu'elle distribue aux professionnels (betransparent.be). Enfin, à côté d'un accord signé en vue de "booster" les biosimilaires, le système "patent cliff" a connu une nouvelle évolution : désormais les médicaments qui sortent de la protection du brevet verront leurs prix non pas baisser progressivement mais "subitement" : de 60,73% pour les médicaments de catégorie A et de 54,35% pour ceux de catégorie B.