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"Si ce raisonnement est valable, il existe de toute évidence une lacune dans la loi qui doit d'urgence être comblée pour continuer à garantir la confiance entre médecins et patients, pierre angulaire de la qualité des soins de santé, soulignent Dr Jan Stroobants, président du Becep, et Pr Said Hachimi-Idrissi, président Besedim. Il n'est pas souhaitable que les médecins trahissent la confiance de leurs patients ou que les patients trompent leurs médecins dans le processus individualisé et complexe de diagnostic, d'accompagnement thérapeutique, de suivi et de communication. Les patients pris en charge en urgence ne peuvent choisir eux-mêmes leur dispensateur de soins. En situation de crise, l''urgentiste doit faire preuve de beaucoup de tact pour établir un lien de confiance sur le vif avec des personnes qui lui sont la plupart du temps inconnues et dont il ignore l'histoire."Les urgentistes estiment que les nouvelles technologies, qui permettent à tout un chacun de réaliser des enregistrements clandestins, menacent surtout les médecins urgentistes."Pour éviter les mésinterprétations faites à postériori, les urgentistes devront dénaturer leur engagement en diminuant le degré d'individualisation des indications qu'ils prodiguent aux patients et à leur famille quand ceux-ci se présentent aux urgences pour des problèmes aigus", regrettent les urgentistes. "Par ailleurs, il est inacceptable que de tels enregistrements audio soient relayés dans les médias sociaux par des patients mécontents qui prétendent invoquer leurs droits avec le soutien sans nuance de sympathisants, pour déstabiliser les dispensateurs de soins impliqués qui, en raison de leur déontologie, ne sont pas autorisés à réagir publiquement."Les médecins urgentistes demandent aux autorités publiques d'élaborer une loi interdisant tout enregistrement audio ou vidéo sans l'autorisation explicite du médecin traitant lors d'un contact patient.