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Suite à la réaction salutaire de Maggie De Block en conseil des ministres d'éviter qu'on ne taille encore des croupières au "meilleur système de soins au monde", le budget global en soins de santé s'entend toujours autour de 25,450 milliards dont à peu près un tiers (8 milliards) dépensés par les médecins pour leurs patients. Le grand total à récupérer est fixé à 225,897 millions dont 183 millions sont assurés d'être compensés sur le chiffre d'affaire de l'industrie pharmaceutique, vache à lait consentante en l'occurrence. Le comité de l'assurance a pris note lundi du solde à financer pour les seuls honoraires médicaux en 2017, soit 29,862 millions d'euros environ qui compenseront en 2018 une série d'intiatives prises en 2017 pour booster une série de postes.Le comité de l'assurance a fait le rétroacte des économies réalisées et non réalisées suite au mini-accord médico-mut bis qui avait servi, rappelez-vous, à terminer l'année 2017. Pêle-mêle, les suppléments de garde en médecine générale, l'indexation des visites ont engagé des sommes qu'il faut bien trouver quelque part. Mais certains montants n'ont pas été dépensés. Abstraction faite des rétrocessions de Big Pharma dans le cadre du Pacte phamaceutique et des montants réservés pour les médecins, il reste 24,189 millions d'euros d'économies à trouver. Les organismes assureurs ont proposé une répartition de l'effort. Si celui-ci était linéaire, on demanderait 6/10.000 à tous les prestataires (0,06%). Si on prend compte des croissances des dépenses point par point, les médecins ne contribueront pas beaucoup aux économies, croit savoir de Toeuf (soit 6/24 millions mais ce qui représente 0.07% de leur budget total). Le secteur des implants et le secteur pharmaceutique, qui ont tous deux un Pacte avec la ministre de la Santé publique, contribuent à combler une bonne partie du trou, soit 4 millions pour les seules spécialités pharmaceutiques (0,09% du budget total des médicaments). Les hôpitaux ayant une croissance des dépenses inférieures à la moyenne, ne participent pas à l'effort."Par rapport à 8 milliards, c'est peanuts de toute façon", dixit de Toeuf commentant les économies demandées aux médecins. Il est donc probable que ce mercredi soir, le bureau de l'Absym accepte les propositions du comité de l'assurance dont la réunion définitive aura lieu la semaine prochaine. Les médecins seraient d'ailleurs bons élèves. "Les mutuelles nous disent que les honoraires des médecins ont crû de 38% ces dix dernières années mais c'est sans compter l'indexation du volume des prestations de 2-3% l'an due à l'augmentation de la population belge de +10% ! En réalité, les honoraires ont crû moins vite que l'indexation (ndlr : environ +43% en dix ans)."Enfin, pour ne pas clore la polémique sur les articles 81 (convention entre De Block et Big Pharma pour abaisser les prix des médicaments ultra-innovants), de Toeuf rappelle que s'il y a bien (comme le démontre aussi le trimestriel Médor) explosion des dépenses passant d'environ 35 à 300 millions ces 4-5 dernières années, l'industrie rétrocède tout de même 180 millions dans le cadre du Pacte...Mais les acteurs au comité de l'assurance n'en connaissent pas les détails puisque les intitulés "baisse de prix", "biologiques", "patent cliff" sont plutôt brumeux. C'est le cabinet De Block qui possède les clés d'interprétation...