En une quarantaine de pages, le rapport énonce les nombreuses carences en la matière: impact de la surpopulation carcérale sur l'hygiène et la propagation des maladies, manque de personnel soignant - quand les asbl de promotion de la santé ne sont pas tout bonnement exclues des établissements -, déséquilibres nutritionnels, etc.

Malgré le "travail remarquable" du personnel soignant, le manque de temps et de budgets restreignent trop souvent les interventions médicales au seul caractère curatif, notamment en santé mentale. "Quand un médecin a un détenu devant lui, ce dernier reste souvent un détenu", résume Mme Salvi.

Dans de telles conditions, "on ne peut s'étonner que l'on ne sorte pas nécessairement meilleur de prison, comme en atteste le taux de récidive de quatre personnes sur dix", ajoute la députée carolorégienne.

Son rapport, le deuxième commandé à un parlementaire par le ministre de l'Action sociale Maxime Prévot (cdH), énonce 27 recommandations centrées sur un principe prôné par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS): extraire de l'administration Justice (en Belgique, le service public fédéral, SPF Justice) la problématique de la santé des détenus pour l'intégrer au SPF Santé, et lui donner les moyens d'une action plus indépendante des contraintes sécuritaires. Cette piste fait d'ailleurs l'objet d'études au KCE, le centre fédéral d'expertise, notamment pour ses impacts budgétaires.

D'autres recommandations portent sur une généralisation de l'action des associations à l'ensemble des prisons et la mise en place de référents santé mentale, dont le travail en cellule permettrait de consolider le lien social et fournir des informations sanitaires sans nécessiter de déplacements de détenus.

La formation nutritionnelle en cuisine pénitentiaire, le dépistage systématique des maladies, la formation des agents travaillant en annexe psychiatrique, etc, figurent aussi parmi les recommandations.

Pour Véronique Salvi, l'objectif est avant tout d'amener le sujet à l'agenda politique, régional comme fédéral, car il ne constitue pas une priorité budgétaire à l'heure actuelle, ni un sujet électoralement porteur.

Le ministre Prévot a évoqué - sans donner de chiffres - la possibilité de budgets complémentaires lors des prochaines échéances (modification du budget 2017, initial 2018). Il relaiera par ailleurs le rapport à la Conférence interministérielle visant la coordination des politiques d'intervention en lien avec le milieu carcéral. Le parlement wallon sera lui aussi saisi en vue d'une "prise d'initiative".

La Région wallonne a hérité de nombreuses compétences de santé et de sa promotion aux termes de la 6e réforme de l'État et des accords intrafrancophones dits de la Sainte-Emilie.

le journal du Médecin reviendra plus longuement sur cette problématique dans une prochaine édition.

En une quarantaine de pages, le rapport énonce les nombreuses carences en la matière: impact de la surpopulation carcérale sur l'hygiène et la propagation des maladies, manque de personnel soignant - quand les asbl de promotion de la santé ne sont pas tout bonnement exclues des établissements -, déséquilibres nutritionnels, etc. Malgré le "travail remarquable" du personnel soignant, le manque de temps et de budgets restreignent trop souvent les interventions médicales au seul caractère curatif, notamment en santé mentale. "Quand un médecin a un détenu devant lui, ce dernier reste souvent un détenu", résume Mme Salvi.Dans de telles conditions, "on ne peut s'étonner que l'on ne sorte pas nécessairement meilleur de prison, comme en atteste le taux de récidive de quatre personnes sur dix", ajoute la députée carolorégienne.Son rapport, le deuxième commandé à un parlementaire par le ministre de l'Action sociale Maxime Prévot (cdH), énonce 27 recommandations centrées sur un principe prôné par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS): extraire de l'administration Justice (en Belgique, le service public fédéral, SPF Justice) la problématique de la santé des détenus pour l'intégrer au SPF Santé, et lui donner les moyens d'une action plus indépendante des contraintes sécuritaires. Cette piste fait d'ailleurs l'objet d'études au KCE, le centre fédéral d'expertise, notamment pour ses impacts budgétaires.D'autres recommandations portent sur une généralisation de l'action des associations à l'ensemble des prisons et la mise en place de référents santé mentale, dont le travail en cellule permettrait de consolider le lien social et fournir des informations sanitaires sans nécessiter de déplacements de détenus. La formation nutritionnelle en cuisine pénitentiaire, le dépistage systématique des maladies, la formation des agents travaillant en annexe psychiatrique, etc, figurent aussi parmi les recommandations. Pour Véronique Salvi, l'objectif est avant tout d'amener le sujet à l'agenda politique, régional comme fédéral, car il ne constitue pas une priorité budgétaire à l'heure actuelle, ni un sujet électoralement porteur. Le ministre Prévot a évoqué - sans donner de chiffres - la possibilité de budgets complémentaires lors des prochaines échéances (modification du budget 2017, initial 2018). Il relaiera par ailleurs le rapport à la Conférence interministérielle visant la coordination des politiques d'intervention en lien avec le milieu carcéral. Le parlement wallon sera lui aussi saisi en vue d'une "prise d'initiative".La Région wallonne a hérité de nombreuses compétences de santé et de sa promotion aux termes de la 6e réforme de l'État et des accords intrafrancophones dits de la Sainte-Emilie.le journal du Médecin reviendra plus longuement sur cette problématique dans une prochaine édition.