La satisfaction des Belges envers le système est bonne mais jusqu'ici la manne financière a permis une progression aisée de la couverture des besoins. Actuellement, cette simple inflation ne suffit plus à couvrir l'évolution démographique, le vieillissement de la population et le coût des nouvelles technologies. Beaucoup se posent encore la question de la nécessité de prendre un virage. Il est vrai que la question se pose tous les dix ans, ensuite les ardeurs se calment et le bon vieux système poursuit son petit bonhomme de chemin. Il y a trois principaux facteurs qui font que le changement est devenu inéluctable : la vague technologique menée par l'intelligence artificielle et le big data, le nouveau comportement des patients dits connectés et enfin le besoin d'efficience dans les soins. Ces trois facteurs nous ferons prendre le virage, de gré ou de force. Il devient aussi évident qu'avec la qualité comme éventuel critère de financement de soins efficaces, le médecin n'est plus spectateur mais partenaire obligatoire, pour autant qu'il en mesure l'enjeu et prenne ses responsabilités.

Quand on observe les autres pays, il y a un élément, parmi tant d'autres, qui accompagne les politiques réussies de sauvegarde de la santé et d'efficience des soins : la collaboration des secteurs hospitaliers et ambulatoires. Différentes analyses d' Advisory Board International soulignent le besoin de fonctionnement en " système ", plus qu'en juxtaposition d'entités et de couches d'intervenants.

Ce fonctionnement contraste avec les consolidations observées actuellement et qui ont majoritairement renforcé l'hospitalo-centrisme, enfermant les soins dans ses murs sans donner sa juste valeur à la médecine générale et extra hospitalière, pièces essentielles notamment dans la prévention, la prise en charge et le suivi des maladies chroniques.

Rétablir la confiance

Un modèle organisé donnerait des fonctions et donc des missions différentes à chaque intervenant. S'il est reconnu que certains soins hyper-spécialisés doivent se faire dans des hôpitaux de référence, les soins plus classiques peuvent quant à eux être réalisés dans d'autres structures à fortiori extra hospitalières. Dans ce modèle, le mot réseau devrait exprimer une collaboration, de la communication et du partage. L'hôpital de jour s'inscrit comme un élément fondamental dans les soins de courte durée de plus en plus complexes. L'évolution du matériel chirurgical et des techniques d'anesthésie permettent cela sans majoration du risque pour le patient.

Cette évolution nécessitera cependant une révision obligatoire du cadre légal et du financement mais surtout une mentalité visant à restaurer la confiance des acteurs, celle-ci étant la base de la réussite de tout partenariat. Les économies faites devront être réinvesties pour que les protagonistes de celles-ci puissent les utiliser notamment pour innover et améliorer le bien-être des prestataires.

La mise en place des réseaux hospitaliers est une première étape dans la réorganisation de l'offre, ceux-ci pourraient soutenir ce virage ambulatoire. Cependant, une seule étape " relative au financement groupé des soins hospitaliers à basse variabilité " a été franchie actuellement mais celle-ci ne concerne que les honoraires, ce qui n'enlève rien à la variabilité dans les coûts et l'organisation. Il ne faut surtout pas s'arrêter là. Je vous laisse donc songeurs, avec une note d'optimisme pour aborder cette rentrée académique, celle-ci étant également la dernière du gouvernement actuel.

* Executive Master en Management des Institutions de Santé et de Soins, Solvay Brussels School

La satisfaction des Belges envers le système est bonne mais jusqu'ici la manne financière a permis une progression aisée de la couverture des besoins. Actuellement, cette simple inflation ne suffit plus à couvrir l'évolution démographique, le vieillissement de la population et le coût des nouvelles technologies. Beaucoup se posent encore la question de la nécessité de prendre un virage. Il est vrai que la question se pose tous les dix ans, ensuite les ardeurs se calment et le bon vieux système poursuit son petit bonhomme de chemin. Il y a trois principaux facteurs qui font que le changement est devenu inéluctable : la vague technologique menée par l'intelligence artificielle et le big data, le nouveau comportement des patients dits connectés et enfin le besoin d'efficience dans les soins. Ces trois facteurs nous ferons prendre le virage, de gré ou de force. Il devient aussi évident qu'avec la qualité comme éventuel critère de financement de soins efficaces, le médecin n'est plus spectateur mais partenaire obligatoire, pour autant qu'il en mesure l'enjeu et prenne ses responsabilités.Quand on observe les autres pays, il y a un élément, parmi tant d'autres, qui accompagne les politiques réussies de sauvegarde de la santé et d'efficience des soins : la collaboration des secteurs hospitaliers et ambulatoires. Différentes analyses d' Advisory Board International soulignent le besoin de fonctionnement en " système ", plus qu'en juxtaposition d'entités et de couches d'intervenants.Ce fonctionnement contraste avec les consolidations observées actuellement et qui ont majoritairement renforcé l'hospitalo-centrisme, enfermant les soins dans ses murs sans donner sa juste valeur à la médecine générale et extra hospitalière, pièces essentielles notamment dans la prévention, la prise en charge et le suivi des maladies chroniques.Un modèle organisé donnerait des fonctions et donc des missions différentes à chaque intervenant. S'il est reconnu que certains soins hyper-spécialisés doivent se faire dans des hôpitaux de référence, les soins plus classiques peuvent quant à eux être réalisés dans d'autres structures à fortiori extra hospitalières. Dans ce modèle, le mot réseau devrait exprimer une collaboration, de la communication et du partage. L'hôpital de jour s'inscrit comme un élément fondamental dans les soins de courte durée de plus en plus complexes. L'évolution du matériel chirurgical et des techniques d'anesthésie permettent cela sans majoration du risque pour le patient.Cette évolution nécessitera cependant une révision obligatoire du cadre légal et du financement mais surtout une mentalité visant à restaurer la confiance des acteurs, celle-ci étant la base de la réussite de tout partenariat. Les économies faites devront être réinvesties pour que les protagonistes de celles-ci puissent les utiliser notamment pour innover et améliorer le bien-être des prestataires.La mise en place des réseaux hospitaliers est une première étape dans la réorganisation de l'offre, ceux-ci pourraient soutenir ce virage ambulatoire. Cependant, une seule étape " relative au financement groupé des soins hospitaliers à basse variabilité " a été franchie actuellement mais celle-ci ne concerne que les honoraires, ce qui n'enlève rien à la variabilité dans les coûts et l'organisation. Il ne faut surtout pas s'arrêter là. Je vous laisse donc songeurs, avec une note d'optimisme pour aborder cette rentrée académique, celle-ci étant également la dernière du gouvernement actuel.