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Ibrance® (palbociclib) est indiqué pour le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux (RH+) et négatif pour le récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 2 (HER2-), en association avec un inhibiteur de l'aromatase ou avec le fulvestrant, chez les femmes ayant bénéficié d'un traitement endocrinien antérieur. Le cancer du sein est le premier des cancers chez la femme en terme de fréquence : il représente 33% de l'ensemble des nouveaux cas de cancer chez la femme. Les chiffres qui suivent parlent d'eux-mêmes: en Belgique, 10.466 nouveaux cas de cancer du sein ont été enregistrés en 2014; en 2008, 2.329 femmes en sont décédées; environ une femme sur 9 sera atteinte d'un cancer du sein avant l'âge de 75 ans et 75% des cas de cancer du sein apparaissent après l'âge de 50 ans. Par facilité et par habitude, on parle de " cancer du sein " au singulier alors qu'il faudrait plutôt parler des " cancers du sein " au pluriel.Un des facteurs de discrimination des cancers du sein est le statut des récepteurs de la tumeur. Une tumeur dans laquelle on a identifié la présence de récepteurs hormonaux (oestrogènes et/ou progestérone) est répertoriée RH+ et la patiente peut recevoir une hormonothérapie spécifique pour le cancer du sein, soit le tamoxifène et/ou un inhibiteur de l'aromatase. Une tumeur dans laquelle on a identifié la présence du récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 2 est répertoriée HER2+. Lorsqu'on ne trouve aucun récepteur des oestrogènes, aucun récepteur de la progestérone et aucune trace de HER2 dans la tumeur , on parle de cancer du sein triple négatif.Septante pour cent des cancers du sein expriment les récepteurs hormonaux (RH+). L'hormonothérapie est la clé de voûte des traitements. Cependant, au stade métastatique, presque tous les cancers du sein présentent une résistance à l'hormonothérapie, que celle-ci soit primaire ou secondaire; le développement de nouvelles thérapeutiques était donc nécessaire.Considérant l'importance de l'activité CDK 4/6 dans la régulation de la prolifération cellulaire et les mécanismes d'activation de ce complexe, l'inhibition sélective de CDK 4/6 apparaissait comme une approche thérapeutique séduisante. Ibrance® inhibe de façon sélective et réversible les cyclines kinases dépendantes (CDK) 4 et 6 qui interviennent de façon déterminante dans le cycle cellulaire et qui jouent un rôle clé dans la prolifération du cancer du sein RH+/HER2-.L'étude PALOMA-1/TRIO-18 est la première étude randomisée de démonstration de faisabilité menée dans les cancers du sein métastatiques RH+ (1). Elle a évalué l'addition du palbociclib à un inhibiteur de l'aromatase, le létrozole, en première ligne métastatique chez 165 patientes ménopausées. Par rapport au létrozole en monothérapie, l'association permet de doubler la survie sans progression (SSP).PALOMA-2 est une étude de phase III comparant, chez 666 patientes, létrozole + placebo et létrozole +palbociclib en première ligne métastatique chez des patientes atteintes d'un cancer du sein RH+, non réfractaires à une hormonothérapie (2). L'étude a atteint son objectif principal, avec une SSP de 24,8 mois avec le palbociclib versus 14,5 mois dans le bras contrôle.L'étude PALOMA-3 (3) a évalué l'association fulvestrant + palbociclib par rapport au fulvestrant + placebo, selon une randomisation 2:1 chez 521 patientes atteintes d'un cancer du sein RH+ ayant présenté une progression sous hormonothérapie. L'étude est significativement positive en faveur de palbociclib + fulvestrant, avec une SSP de 24,8 mois par rapport aux 14,5 mois de fulvestrant + placebo.En résumé, le développement d'inhibiteurs sélectifs de CDK 4/6 a permis d'observer une activité préclinique et clinique importante dans les cancers du sein RH+. Le palbociclib a été le premier à être approuvé par la FDA, sur la base de l'étude de phase II PALOMA-1, qui a été suivie par la publication de 2 études de phase III positives pour le critère de la survie sans progression (SSP), à savoir PALOMA-3 et PALOMA-2. Ibrance® occupe indubitablement une place importante dans le traitement du cancer du sein localement avancé ou métastatique, positif pour les récepteurs hormonaux (RH+) et négatif pour le récepteur du facteur de croissance épidermique humain de type 2 (HER2-). Le prix qui lui est accordé est tout à fait justifié et ne souffre aucune discussion.