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Les lecteurs du jdM connaissent déjà un peu ce généraliste de Ghlin (lire Jdm N°2527) qui dégaine les projets plus vite que son ombre. En près de deux ans, il a ouvert une maison médicale, puis une pharmacie solidaire (qui redistribue gratuitement les médicaments non-utilisés aux démunis), créé un véhicule d'intervention médicale (Projet Lagardère) pour se rendre directement là où les sans-abris et les personnes âgées se trouvent... "Je veux lutter contre le manque d'accès aux soins des personnes âgées isolées et démunies et des sans-abris. De nombreuses personnes sont délaissées et oubliées par la société et les dispositifs sanitaires ", regrette le généraliste.Le Dr Bouillon remue le ciel et la terre pour trouver des solutions concrètes. Son activisme dérange. Il a récemment dû rendre compte de ses multiples activités devant l'Ordre des médecins, entre autres pour avoir publié (1) sur son compte Facebook les images de la consultation d'une patiente de 88 ans. Il avait diffusé cette vidéo afin de plaider pour son Projet Lagardère. On aurait cru que ses convictions l'auraient porté vers le Parti socialiste ou le PTB mais il a surtout pu trouver des oreilles attentives ailleurs. Il a rencontré Charles Michel, Olivier Chastel, Maggie De Block et Alda Gréoli pour leur présenter ses réalisations et demander de les soutenir en changeant la législation actuelle et en débloquant des subsides. Il a également essayé de convaincre les pharmaciens, des hôpitaux de la région et certains de ses confrères généralistes.Il a aussi enregistré une chanson Le Soleil de l'espoir avec les animateurs radio Vincent Maréchal et Sylvie Honoré pour récolter des fonds en faveur de l'asbl Le train de la solidarité et de la générosité. Il participera début octobre à un film qui sera réalisé dans le cadre du prochain Télévie. Récemment, il a pointé son projecteur sur un hangar situé au centre de Mons où se retrouvent des toxicomanes. "Ces gens sont voués à la maladie et à la mort. Ils ont besoin d'être encadrés, d'avoir un traitement, a-t-il déclaré à nos confrères de La Province. La Ville mène une politique de prestige, elle construit des salles CALVA à 2 millions d'euros et il n'y a aucun bâtiment pour eux."David Bouillon a choisi de rejoindre la liste Mons en Mieux, portée par Georges-Louis Bouchez (GLB), jeune politicien MR qui ambitionne depuis des années de pousser Elio Di Rupo de son trône. Au sein et en dehors du Mouvement réformateur, GLB est également connu pour être disruptif. Suite à la polémique née de la diffusion des images de la patiente octogénaire, le secrétaire général du MR a réitéré dans la presse locale son soutien à son candidat : "Ce ne sont pas les images que je trouve choquantes, c'est ce qu'il dénonce qui est choquant ! Qu'il y ait des personnes qui soient dans de telles conditions de vie. David est un passionné et je sais à quel point il est actif sur le terrain de la précarité. Il est un acteur essentiel à notre projet. Il a mon soutien total et nous sommes en contact plusieurs fois par jour. Il n'a rien fait de répréhensible sur le plan éthique, ni d'illégal. Je m'indigne de voir des gens caricaturer son combat. "Plusieurs détracteurs du Dr Bouillon l'accusent d'instrumentaliser sa lutte contre la pauvreté et le manque d'accès aux soins à des fins électorales. "C'est tout le contraire. Je me suis engagé dans cette campagne pour pouvoir faire bouger les choses en faveur des démunis. J'ai choisi ce levier politique." Il ne cache pas que la présidence du CPAS de Mons serait un poste idéal pour pouvoir mener des politiques concrètes et efficaces. Un poste occupé depuis 2012 par le Dr Barvais (PS), qui a également été président du CHU Ambroise Paré. Marc Barvais et plusieurs autres politiciens ont récemment tenu à défendre dans un communiqué de presse le bilan du CPAS de Mons face aux attaques récurrentes diffusées sur les réseaux sociaux. "Au quotidien, les membres de l'action sociale ainsi que l'ensemble du personnel du CPAS de Mons (pour rappel 1.100 personnes!) s'investissent pour proposer une action sociale complète, discrète et respectueuse de tous, depuis l'aide générale (RIS et autres aides), l'urgence sociale jusqu'à nos maisons de repos, en passant par nos filières d'insertion, notre service d'aide à domicile ACASA et son centre de coordination (aides familiales, ménagères, taxi social, repas à domicile...), nos 50 logements d'urgence ou nos lieux d'accueil." (1) Avec l'autorisation de la patiente.Vincent Claes