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Chaque année, 2 millions de personnes décèdent des suites de maladies cardiovasculaires au sein de l'Union européenne. Ces affections sont responsables de 42 % de tous les décès au sein de l'Union européenne et arrivent en tête des causes de décès. Le taux de mortalité des maladies cadiovasculaires est deux fois plus élevé qu'en cas de cancer. " Une grande partie des décès sont dus à des cardiopathies ischémiques telles que des troubles du rythme cardiaque et des insuffisances cardiaques ", indique le Pr Marc Claeys, président de la BSC. " Si la politique actuelle reste inchangée, nous prévoyons une augmentation du nombre de personnes atteintes par ces maladies en raison du vieillissement de la population (augmentation progressive de la part des plus de 65 ans de 16 % à 25 % en 2040). Seule une cardiologie moderne accessible à toute la population peut enrayer les maladies cardiovasculaires. "Pour y arriver, il faut donc travailler à l'avènement d'une " cardiologie moderne ". Les contours de celle-ci consistent en de meilleures méthodes de traitement et une meilleure prévention primaire et secondaire. C'est le cas de nouveaux médicaments qui entraînent moins d'effets secondaires que les statines ou les hypocholestérolémiants et le " Mitraclip ", une technique recourant à un cathéter et indiquée pour les personnes souffrant, même à un âge avancé, d'insuffisance mitrale. La BSC a donné l'exemple d'une patiente de 85 ans handicapée au niveau pulmonaire par cette valvulopathie cardiaque. Le Mitraclip a permis de remédier à la fuite de la valve sans opération à coeur ouvert. La patiente a pu rentrer chez elle quatre jours plus tard.La BSC croit également beaucoup à l'EBM. Lorsque celle-ci est pratiquée de façon globalisée, cette médecine plus factuelle engendre naturellement une baisse de la mortalité. La BSC s'engage à cet égard à résumer pour ses membres les directives européennes reprenant les recommandations destinées aux cardiologues. Cette cardiologie " moderne " pourra vraisemblablement gérer l'explosion des maladies cardiovasculaires liée au vieillissement.Cependant, des moyens financiers sont nécessaires. La BSC estime que " les réseaux d'hôpitaux peuvent contribuer à une utilisation plus efficace et moins onéreuse des moyens budgétaires ". Mais elle " s'inquiète des conséquences financières qu'entraînent les réseaux d'hôpitaux et les taux forfaitaires des pathologies faiblement variables. Si ces mesures impliquent une diminution du budget, la cardiologie moderne sera compromise ! "Autre aspect : les études cliniques, indispensables au progrès de la cardiologie comme des autres spécialités médicales de pointe. D'où le lancement lors du congrès de la semaine passée de la Belgian Heart Foundation (BHF).Cette Fondation, créée donc au sein de la BSC, doit soutenir et faciliter la recherche contre les maladies cardiovasculaires. " Son objectif est d'améliorer les soins, la qualité de vie ainsi que l'espérance de vie des patients cardiaques. La fondation remettra prochainement des prix et des bourses aux chercheurs belges travaillant dans ce domaine. "Cette recherche est doublement défiante. En effet, " de nombreux traitements des maladies cardiovasculaires ne contrôlent que les symptômes ". C'est le cas des insuffisances cardiaques, les cardiopathies ischémiques. " Le dépistage précoce, le génie génétique ainsi que la régénération du muscle cardiaque et des vaisseaux sanguins auront prochainement leur place dans le traitement des maladies cardiovasculaires. " Les techniques moins invasives et moins risquées pour les patients plus âgés notamment, se développent à grande vitesse ces dernières années. Mais " de plus en plus de recherches sont toutefois nécessaires pour éliminer les restrictions techniques d'appareils plus petits afin d'ajuster les traitements aux patients cardiaques ".La Belgique possède de nombreux chercheurs de qualité mais le Fonds pour la Recherche scientifique est insuffisant pour faire avancer la recherche et ne se concentre pas sur une pathologie spécifique. La BSC espère que, via la Fondation, des dons pourront être récoltés. Des études seront publiées à intervalle régulier comme celle liant la pollution atmosphérique et les maladies coronariennes aiguës sous l'égide du Dr Argacha (lire encadré).