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Frank Robben voit trois évolutions qui rendent l'homologation classique des logiciels médicaux obsolète. Premièrement, "dans le passé, nous faisions une liste de critères et on menait des tests ensuite pour vérifier si les critères étaient rencontrés. C'était une photographie. Elle était actualisée tous les deux ans. Cela voulait dire que s'il y avait une amélioration, il fallait attendre deux ans pour voir les résultats. Cela manquait de continuité. Aujourd'hui nous faisons un film et plus une photographie. On discute avec le fabricant d'une nouvelle fonctionnalité, de quel temps cela va prendre pour l'implémenter et à la fin de la période vous testez en' live' si cela marche. EHealth peut être donc rapidement sur la balle..."Le deuxième constat est illustré par les déboires de Recip-E, la plateforme de gestion des prescriptions électroniques entre médecins et pharmaciens. Les logiciels des uns et des autres ne se "comprennent" pas toujours. Les tests par logiciel ne sont donc pas pertinents. Il faut faire des tests sur toute la chaîne. C'est ce que fait eHealth. "Les logiciels disposent maintenant des fonctionnalités de base. Ils fonctionnent avec des certificats, et utilisent les différents services de eHealth. C'est pourquoi il est possible (et nécessaire) de vérifier quels problèmes surviennent dans la chaîne d'échange de données et les régler."Troisièmement, depuis 2016 il n'y a plus véritablement de prime de télématique, mais une prime intégrée. Elle est modulée en fonction du fait que le médecin remplit certains critères. Tant les médecins que les dentistes sont concernés. Ce n'est donc plus tant la marque du logiciel qui importe que le fait que l'appareil ait telle ou telle fonctionnalité. "Sur notre site, le médecin trouvera la vieille liste des logiciels qui offrent les fonctionnalités de base. La liste sera étendue à une matrice qui, par logiciel, détaille ce qu'il offre comme fonctionnalité, pensons aux Sumehrs, à la prescription électronique, le tiers-payant, etc."Enfin, à l'heure de MyCarenet, l'homologation par eHealth avec quelque chose d'un examen. Ceux qui échouaient avaient une seconde chance quelques mois plus tard. "Mais les producteurs de logiciels frappaient souvent à notre porte pour demander pourquoi cela prenait tant de temps..."Les "minilabs" constituent une manière beaucoup plus naturelle de travailler. "Pendant un minilab d'un logiciel si le matin on constate que certains paramètres ne répondent pas, le soir on a trouvé une solution." Robben parle de "connectathons". Lorsque plusieurs logiciels médicaux sont prêts à offrir un nouveau service, ils sont placés dans un environnement test et testés les uns avec les autres. Ça se fait immédiatement. Il ne faut pas attendre deux ans."C'est pourquoi à l'avenir, eHealth ne va plus homologuer les logiciels médicaux. La plateforme restera comme référent pour aider le médecin dans son choix.