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Au préalable, l'Ares précise que rendre publiques maintenant les questions d'examen relèverait " d'un mauvais timing " étant donné l'atmosphère procédurière encore hautement explosive. On peut l'espérer dans le courant de l'année prochaine. Les étudiants pourraient donc se préparer à l'examen de 2018.L'Agence précise que, contrairement à ce qu'on a raconté, elle n'a pas " fait " l'examen. Elle est en charge par décret (du 29/03) et arrêté du gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles de " l'organisation et de l'administration " de l'épreuve. Aux commandes, en réalité : dix professeurs d'université émérites ou actifs, deux par faculté, spécialisés au moins en sciences médicales. Leurs noms figurent au Moniteur.Le programme détaillé de l'examen figure également dans le décret, que ce soit la partie I (chimie, physique, mathématique) ou la partie II (empathie, communication, éthique...). Les membres du jury ont travaillé avec autant d'experts spécialisés dans les différentes matières de l'examen. 4-5 experts ont été utilisés par matière ainsi qu'un inspecteur du secondaire. En effet, l'examen est basé sur les compétences attendues par un élève sortant du secondaire supérieur. L'éventuelle ambiguïté des questions a été réglée par les " docimologues " (la docimologie est la science des examens et des concours et l'étude de la qualité et de la validité des différents systèmes de notation scolaire). " C'est donc du solide ", proclame le porte-parole de l'Ares.L'examen s'inspire de Polytechnique au niveau du principe mais rejoint en réalité plus le TOS (test d'orientation dans le secteur de la santé) concernant la solidité juridique indispensable à un examen au coeur des passions politiques et médiatiques. Il ressemble davantage à l'examen d'entrée flamand par rapport, par exemple, au dispositif mis en place, comme l'unicité de l'enceinte de l'examen (tout le monde au Heysel et non pas disséminé sur 5 facultés de médecine). L'Ares a veillé à ce que l'examen soit le moins attaquable possible au niveau juridique.Quid du facteur temps ? Plusieurs candidats se sont plaints du manque de temps, d'autres estimaient l'épreuve parfaitement faisable. Ce facteur, comme les autres, a été validé par les experts et les docimologues. Les premiers se basant sur les examens qu'ils mènent eux-mêmes en Faculté. Il était impossible que les concepteurs passent eux-mêmes l'épreuve pour tester ce facteur temps. En tout état de cause, "la charge entre matin et après-midi a été étudiée avec soin".Faut-il forcément sortir de sciences fortes pour réussir ? L'examen est basé sur les matières de secondaire supérieur. Un élève sortant de "latin-grec" (comme la plupart des médecins jadis) peut donc tenter sa chance à condition d'avoir des notions scientifiques ou de s'y préparer.Pas de deuxième session ? Fâcheux mais explicable : c'est le 29 mars 2017 qu'est voté le texte de loi. C'est trop court pour organiser une épreuve en juin. On l'a programmé donc en septembre sans possibilité de la repasser. Une 2e session sera prévue la fois prochaine.L'examen n'est pas suffisamment prévisionnel d'un véritable talent de médecin ? "Ce n'est pas le but", tranche l'Ares. " Il est de toute façon impossible, dans le cadre de ce type d'épreuve, de prévoir quel élève de 17-18 ans sera un bon médecin. Mais jauger des compétence en savoir-être (dont l'empathie) rejoint quelque peu ce défi. On a beaucoup critiqué les questions d'empathie mais qu'aurait-on dit si elles n'avaient pas figuré dans l'examen ? Que seuls les forts en thème avaient leur chance !" Si la fiabilité prédictive de l'examen n'est pas le but, l'Ares s'est gardée de questions complètement arbitraires.L'Ares tient au passage à tordre le cou aux rumeurs laissant entendre que le repêchage d'une soixantaine de candidats ait pu servir à " contenter " la ministre De Block. Ceci est d'ailleurs à rapprocher des accusations de trop grande difficulté de l'examen. " On nous reproche d'abord un taux de réussite trop bas alors que nous avons pris les résultats tels quels, sans plus. Puis, récemment, on semblait nous reprocher qu'il n'y a pas assez de réussites pour remplir les quotas ! Il faudrait savoir ! En réalité le taux de 20% est supérieur à celui observé en Flandre et correspond à peu près à celui observé en fin de 1er BAC ou au TOS... Encore une fois, cet examen n'est pas un concours déguisé. Donc nous n'avions aucune attente en terme de réussite."L'optique majeure des questions situationnelles est qu'il ne faut pas s'y préparer.Quant à se préparer à la partie scientifique, "il a été démontré que les écoles ou profs privés n'arrivent pas à un score supérieur que les universités, qui comme le Cium, ont proposé des cours de préparation gratuits ou proches de... 4 euros. "Globalement, quant aux critiques nombreuses et récurrentes entendues contre l'épreuve, l'Ares rappelle " son aspect hautement émotionnel dans un contexte politique hors du commun entouré de chantages politiques et dans une filière à haut capital social qu'est la médecine... " Ceci explique cela.Nicolas de Pape