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L'expulsion du centre neuro-psychiatrique (CNP) Saint-Martin de Dave d'un homme de 57 ans vendredi dernier était "une décision médicale réfléchie et concertée", a fait savoir mardi la direction de l'établissement par voie de communiqué. Les filles du patient avaient dénoncé dans la presse la manière dont le Centre avait expulsé leur père alors qu'il ne pouvait subvenir à ses besoins et qu'il nécessitait une prise en charge psychiatrique. D'après les filles du patient, leur père aurait été écarté à la suite d'une altercation avec le personnel soignant. "Une des particularités de sa maladie est qu'il est obsédé par les Dafalgans. Et ce jour-là, alors que l'infirmier passait avec le chariot de médicaments, mon père l'aurait bousculé. L'infirmier s'est senti agressé et mon père a reçu notamment un coup de poing", explique Svetlana (20 ans). Sans entrer dans les détails et par respect pour le secret médical, la direction explique cependant que "le comportement et les éléments contextuels comme la sécurité des autres patients et du personnel de soins ont également été considérés" au moment de décider de son expulsion. Benoît Folens réfute les accusations portées par la famille du patient. Il précise qu'il ne s'agit "nullement d'une expulsion brutale et arbitraire". "Une procédure de préparation et planification de sortie a été instaurée (...) et le patient a reçu les explications nécessaires quant aux possibilités de suivi post-hospitalier proposées par les services spécialisés", ajoute le directeur. "Le CNP St-Martin veille scrupuleusement à ne pas rediriger un patient vers la communauté si son état de santé mentale le contre-indique ou si un danger est à craindre pour lui-même ou pour autrui", assure-t-il encore. Après avoir notamment fait plusieurs demandes sans succès auprès d'institutions médico-sociales, les jeunes filles se sont tournées vers l'hôpital Brugmann à Bruxelles, où leur père est hospitalisé depuis dimanche. Elles dénoncent cependant le vide juridique existant autour de ce type de procédure.