70 000 ! Ce chiffre correspond au nombre de décès liés aux avortements de fortune dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires, entraînant la mort horrible de femmes partout dans le monde sur une période d'un an.

20 millions ! Soit le nombre d'avortements clandestins, réalisés dans des conditions dangereuses pour la santé et la sécurité des femmes sur la même période, un peu partout sur notre planète.

80 millions ! C'est le chiffre astronomique de grossesses non désirées sur une année, aujourd'hui, dans le monde entier, y compris chez nous en Belgique.

Attardons-nous d'ailleurs sur notre pays.

Si 9 ans est l'âge repéré des premières amours, c'est aussi, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'âge idéal pour introduire des cours sur la sexualité. L'éducation sexuelle incombe à l'école depuis juin 2012. Or, nous ne pouvons que constater que, dans la pratique, tous les élèves n'ont pas un accès égal et neutre aux informations sur la vie affective et sexuelle. Il y a peu, d' ailleurs, la ministre de l'Education Marie-Martine Schyns (cdH) a rappelé que le choix des intervenants pour ce cours relevait de la liberté des directions d'école et des pouvoirs organisateurs. Nous sommes dès lors bien loin du compte en matière d'information neutre !

Peur de l'examen gynécologique

Et les enfants grandissent donc, avec les connaissances qu'on leur propose (ou non). L'âge moyen des premiers rapports sexuels en Europe se situe entre 15 et 16 ans.

En Belgique, 55 % des filles entre 10 et 14 ans et 45 % des filles entre 15 et 19 ans qui ont eu recours à l'avortement n'utilisaient aucune contraception. Plusieurs facteurs l'expliquent :

-La peur de l'examen gynécologique, que les jeunes filles pensent obligatoire pour se faire prescrire la pilule ;

-L'interdit lié à la sexualité. Ne pas en parler avec des personnes compétentes en toute liberté, implique la construction d'un savoir parfois erroné et souvent lacunaire, qui peut entraîner un déficit important en matière de prévention adéquate ;

-La fausse croyance qu'on ne tombe pas enceinte si facilement ;

-La difficulté du dialogue familial sur la sexualité et la crainte que le parent refuse que l'adolescente utilise une contraception afin de contrôler sa vie sexuelle ;

-La volonté de ne pas déplaire au partenaire (pour le préservatif) ;

-Le désir d'être enceinte.

On le comprend, la contraception est loin d'être une évidence. Il faut dès lors continuer à se battre. C'est pourquoi le 17 novembre 2015, j'ai déposé, avec ma collègue Anne Dedry (Groen), une proposition de loi Ecolo-Groen, modifiant l'arrêté royal n° 78 du 10 novembre 1967 relatif à l'exercice des professions des soins de santé. Son objectif est de permettre la distribution gratuite de moyens contraceptifs et de la pilule du lendemain via les centres de planning familial et via l'instauration d'un "Pass contraception" pour tous les jeunes de 15 à 20 ans.

Cette proposition de loi vise donc à rendre légale la distribution par les centres de planning familial de pilules contraceptives et de pilules du lendemain (qui interrompent la grossesse éventuelle lorsqu'elles sont prises directement après le rapport non protégé).

Elle précise également comment peut se compléter cette distribution gratuite, en s'inspirant d'une expérience en France totalement réussie: les jeunes filles et les jeunes gens reçoivent un pass donnant accès à des consultations préventives, aux moyens contraceptifs ou aux pilules du lendemain.

Population à risque

Cette proposition vise également à permettre aux centres de planning familial, principaux acteurs dans le domaine de la santé sexuelle des jeunes, non seulement de renouer avec une frange de la population particulièrement à risque en termes de grossesse non désirée, mais également, et surtout, à réaliser un suivi et garantir une contraception la plus adaptée possible à la jeune patiente.

Cette proposition de loi est en cours de discussion au sein de la Commission santé de la chambre. Nous en espérons un aboutissement rapide car en ce 26 septembre, journée mondiale de la contraception, nous nous devons de constater qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.

Il y a en effet encore du travail pour assurer à nos jeunes et moins jeunes, le droit à une sexualité épanouissante et en toute sécurité.

70 000 ! Ce chiffre correspond au nombre de décès liés aux avortements de fortune dans des conditions d'hygiène et de sécurité précaires, entraînant la mort horrible de femmes partout dans le monde sur une période d'un an.20 millions ! Soit le nombre d'avortements clandestins, réalisés dans des conditions dangereuses pour la santé et la sécurité des femmes sur la même période, un peu partout sur notre planète.80 millions ! C'est le chiffre astronomique de grossesses non désirées sur une année, aujourd'hui, dans le monde entier, y compris chez nous en Belgique.Attardons-nous d'ailleurs sur notre pays. Si 9 ans est l'âge repéré des premières amours, c'est aussi, d'après l'Organisation mondiale de la santé (OMS), l'âge idéal pour introduire des cours sur la sexualité. L'éducation sexuelle incombe à l'école depuis juin 2012. Or, nous ne pouvons que constater que, dans la pratique, tous les élèves n'ont pas un accès égal et neutre aux informations sur la vie affective et sexuelle. Il y a peu, d' ailleurs, la ministre de l'Education Marie-Martine Schyns (cdH) a rappelé que le choix des intervenants pour ce cours relevait de la liberté des directions d'école et des pouvoirs organisateurs. Nous sommes dès lors bien loin du compte en matière d'information neutre ! Et les enfants grandissent donc, avec les connaissances qu'on leur propose (ou non). L'âge moyen des premiers rapports sexuels en Europe se situe entre 15 et 16 ans. En Belgique, 55 % des filles entre 10 et 14 ans et 45 % des filles entre 15 et 19 ans qui ont eu recours à l'avortement n'utilisaient aucune contraception. Plusieurs facteurs l'expliquent :-La peur de l'examen gynécologique, que les jeunes filles pensent obligatoire pour se faire prescrire la pilule ; -L'interdit lié à la sexualité. Ne pas en parler avec des personnes compétentes en toute liberté, implique la construction d'un savoir parfois erroné et souvent lacunaire, qui peut entraîner un déficit important en matière de prévention adéquate ;-La fausse croyance qu'on ne tombe pas enceinte si facilement ; -La difficulté du dialogue familial sur la sexualité et la crainte que le parent refuse que l'adolescente utilise une contraception afin de contrôler sa vie sexuelle ; -La volonté de ne pas déplaire au partenaire (pour le préservatif) ;-Le désir d'être enceinte. On le comprend, la contraception est loin d'être une évidence. Il faut dès lors continuer à se battre. C'est pourquoi le 17 novembre 2015, j'ai déposé, avec ma collègue Anne Dedry (Groen), une proposition de loi Ecolo-Groen, modifiant l'arrêté royal n° 78 du 10 novembre 1967 relatif à l'exercice des professions des soins de santé. Son objectif est de permettre la distribution gratuite de moyens contraceptifs et de la pilule du lendemain via les centres de planning familial et via l'instauration d'un "Pass contraception" pour tous les jeunes de 15 à 20 ans.Cette proposition de loi vise donc à rendre légale la distribution par les centres de planning familial de pilules contraceptives et de pilules du lendemain (qui interrompent la grossesse éventuelle lorsqu'elles sont prises directement après le rapport non protégé).Elle précise également comment peut se compléter cette distribution gratuite, en s'inspirant d'une expérience en France totalement réussie: les jeunes filles et les jeunes gens reçoivent un pass donnant accès à des consultations préventives, aux moyens contraceptifs ou aux pilules du lendemain.Cette proposition vise également à permettre aux centres de planning familial, principaux acteurs dans le domaine de la santé sexuelle des jeunes, non seulement de renouer avec une frange de la population particulièrement à risque en termes de grossesse non désirée, mais également, et surtout, à réaliser un suivi et garantir une contraception la plus adaptée possible à la jeune patiente.Cette proposition de loi est en cours de discussion au sein de la Commission santé de la chambre. Nous en espérons un aboutissement rapide car en ce 26 septembre, journée mondiale de la contraception, nous nous devons de constater qu'il reste encore beaucoup de chemin à parcourir.Il y a en effet encore du travail pour assurer à nos jeunes et moins jeunes, le droit à une sexualité épanouissante et en toute sécurité.