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Le Dr Jean-Luc Jacob se présente pour la première fois aux élections. Il sera cinquième sur la liste MR de l'arrondissement de Marche-en-Famenne. " Je suis intéressé par la politique depuis pas mal de temps. On m'avait déjà proposé, à plusieurs reprises, de me présenter aux communales de Marche-en-Famenne. Mais j'ai toujours décliné tout simplement parce que j'avais trop de travail. " Cela n'a pas empêché le médecin généraliste pratiquant à Waha de suivre la politique locale de très près. Ce qui lui a valu une nouvelle proposition de participer à la politique non pas de sa ville, mais bien de sa province. " J'ai beaucoup hésité, mais j'ai finalement accepté en me disant qu'au niveau de la province, si éventuellement j'étais élu, la charge de travail serait moindre qu'au niveau communal. Cela me permettrait de continuer à exercer mon activité principale qui reste tout de même la médecine. "La Belle Province, pour l'homme, ce n'est pas le Québec, c'est évidemment le Luxembourg. " La province a beaucoup d'attraits touristiques, et un secteur agricole encore fort présent. J'ai toujours été sensible à ces domaines-là. " Le médecin s'intéresse tout particulièrement à la culture bio. " Même s'il y a déjà une belle capacité dans la province, j'aimerai promouvoir le bio, favoriser les marchés locaux, le terroir. " Après, il y a le tourisme qui est une activité importante en province de Luxembourg. " Je pense qu'il faut essayer d'augmenter les capacités touristiques de la province par une meilleure information des possibilités qui existent dans la province et qui ne sont pas toujours bien connues à part quelques coins tels que Durbuy. Mais il y a toute une série d'autres activités touristiques qui sont méconnues et qui sont tout à fait intéressantes, notamment les randonnées qui sont réellement formidables. Des actions doivent donc être menées, coordonnées par l'Office du tourisme de la province. "De belles et grandes étendues vertes, de beaux pâturages : la province a certes des atouts, mais ils s'accompagnent d'inconvénients, notamment au niveau de la faible densité médicale. " Le renouvellement des médecins qui partent à la retraite et l'implantation des jeunes médecins est effectivement un point important. Lorsqu'on regarde la cartographie des installations et la moyenne d'âge des médecins, il y a de plus en plus de communes dans le rouge au niveau pérennité de l'activité médicale. La moyenne d'âge est relativement élevée dans la province. On essaye de travailler avec les cercles, avec la province justement, afin de favoriser l'installation de jeunes médecins parce qu'il faut absolument renouveler le contingent de médecins généralistes. "Et en santé justement ? " Le plus grand point est d'accélérer la mise en place de Vivalia 2025 ", confie le Wahain. " Depuis 1998, il y a eu cinq ou six audits sur l'implantation d'un nouvel hôpital. J'ai participé à cinq d'entre eux en tant que président de cercle (l'Association des médecins généralistes Famenne - Ardennes (AMGFA), de 1998 à 2013, ndlr). Maintenant, on voit poindre la solution et il serait temps que cela se mette en place. Il y a vraiment un besoin au niveau de la population luxembourgeoise. 300.000 habitants attendent d'avoir un centre hospitalier de haut niveau avec un plateau technique tout à fait comparable à ce que l'on trouve dans les grandes villes. Vivalia étant une intercommunale où la province est majoritaire, il y a un rôle important à jouer dans la mise en place de cette structure attendue depuis plus de vingt ans. "La province détient en outre, dans ses compétences, une partie de la prévention et, particularité luxembourgeoise oblige, une aide à l'installation des jeunes médecins en milieu rural. " Cela permet aux jeunes médecins désireux de pratiquer dans la province de Luxembourg de développer un plan d'installation. C'est important. "Dernier point soulevé en matière de santé : l'accès aux soins. " Il faut prendre en compte le vieillissement de la population en corrélation avec les grandes distances à parcourir dans la province. Certaines personnes âgées n'ont, par exemple, pas de moyen de locomotion propre. Il y a des lacunes à palier dans ce domaine. Concrètement, on peut mettre en place un tas de solutions : améliorer la distribution des transports en commun, mais aussi faire appel au bénévolat. Car les distances sont telles que les transports en commun ne peuvent pas s'étendre comme ils le veulent. Il faut évidemment tenir compte de la rentabilité. "On trouve, hasard ou non, plus de médecins généralistes qui se lancent en politique. " Tant les généralistes que les spécialistes ont une charge de travail considérable, la raison n'est donc pas à chercher là. Les médecins généralistes sont peut-être plus sur le terrain, en contact avec la population que les spécialistes qui ont des contacts particuliers dans une infrastructure particulière. "La charge de travail élevé a d'ailleurs des répercussions dans l'activité politique du Dr Jacob. " J'ai encore une activité médicale très importante. J'y consacre donc essentiellement mes week-ends, et quelques soirées durant la semaine pour assister à l'une ou l'autre réunion. Mais je n'ai pas le temps de faire campagne comme un politicien dont c'est le métier. "La médecine est toutefois un appui pour le politicien néophyte. " Ma pratique m'a permis de connaître les gens, leurs préoccupations, de voir à quoi ils aspirent dans la vie de tous les jours. Cela me donne des idées pour les mettre en valeur au niveau politique. Quant à la politique par rapport à notre métier, disons que les politiques ne vont pas toujours dans le même sens que ce que nous voudrions en tant que médecins généralistes, et il est important que l'un ou l'autre se mouille pour essayer de changer les choses (rires). "À 66 ans, la politique représente-t-elle un changement de carrière possible pour le médecin ? " Je ne sais pas du tout. Il n'est pas impossible qu'un jour ce soit le cas, mais, pour le moment, je suis encore passionné par mon métier donc je ne compte pas l'arrêter tout de suite. "