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Les pédiatres de l'Huderf constatent lors des consultations, dans les salles d'hospitalisation et dans la littérature médicale récente que certaines maladies graves, qu'on pensait en voie d'éradication grâce à la vaccination, sont de retour. Et de pointer l'épidémie de rougeole qui traverse actuellement l'Europe. "En Belgique, plus de 70 cas ont été déclarés en 2017, contre 7 à 8 cas durant la même période en 2015-2016. La coqueluche tue 1 à 5 enfants par an en Belgique. Deux maladies graves dont la résurgence souligne l'importance capitale de la vaccination chez les enfants."Les pédiatres constatent sur le terrain que les parents sont influencés par des courants de désinformation sur la vaccination. "Cela les conduit à ne pas vacciner, à retarder ou à modifier le schéma vaccinal de leurs enfants." "Abandonner totalement la vaccination des enfants et des adultes est extrêmement dangereux, voire mortel, souligne le professeur Pierre Smeesters, chef du service de pédiatrie à l'Huderf et chercheur de renommée en infectiologie pédiatrique. Le taux de vaccination ayant chuté ces dernières années, moins d'individus sont protégés, ce qui permet aux virus et bactéries de se propager plus rapidement. Pour prévenir les épidémies, nous devons absolument atteindre et maintenir un taux de vaccination très élevé, à hauteur de 95%. Ce qui n'est pas le cas pour la rougeole actuellement en Wallonie et à Bruxelles. Nous sommes à 95% pour la première dose, mais nous tombons à 75% pour la seconde dose vaccinale." Face aux courants de désinformation, les pédiatres de l'Huderf ont décidé de prendre position, notamment à propos de la sécurité des vaccins : "La vaccination n'est pas parfaite, mais les vaccins sont très sûrs. Ils font l'objet d'une surveillance importante, continue et transparente. Il existe chez certains individus des possibilités de réactions locales (bras douloureux), de légère fièvre, ou plus rarement, de réaction allergiques passagères : raisons pour lesquelles la vaccination doit toujours être encadrée. Rares sont les manifestations post-vaccinales graves et le risque de séquelles dues à la maladie telle que la polio (paralysie) ou la rougeole (encéphalite ou cécité), par exemple, est beaucoup plus grand en cas de non-vaccination." Dans une série de blogs (à découvrir sur www.huderf30.be), le Pr Smeesters et son équipe se prononcent sur la qualité des vaccins, l'absence de lien avec l'autisme ou la mort subite du nourrisson, l'efficacité des vaccins combinés, l'évolution de la couverture vaccinale en Belgique et en Europe, les conditions d'apparition d'une épidémie.... Cette campagne se poursuivra durant le reste de l'année.