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Alors que les financements végétaient au cas par cas depuis une dizaine d'années, le gouvernement wallon a dégagé mercredi dernier un budget de 63 millions d'euros pour améliorer l'hébergement et la prise en charge des personnes handicapées.Dans ces 63 millions, 50 seront dévolus à la rénovation des infrastructures existantes, certaines datant des années 60-70 et n'offrant pas de normes de confort enviables (chambrées à six lits, structures pavillonnaires désuètes, etc.). Un appel à projets, baptisé Erich pour Ensemble rénovons les institutions pour les citoyens handicapés, sera lancé dans les prochains jours aux structures agréées. Le taux de subventionnement a été uniformisé à la hausse (80% au lieu des 60% actuellement prévus) et le plafond d'intervention relevé à 2 millions d'euros par projet.Pour le polyhandicap et les personnes cérébrolésées, un nouvel appel à projets sera lancé. Cinq millions d'euros viendront renforcer le maillage des institutions. Les cas prioritaires (handicap complexe et situation d'urgence) voient leur budget augmenter de 13 millions d'euros. " C'est une augmentation de 72% en trois ans, aucun budget wallon n'en a connu de telle dans le contexte de tension budgétaire ", souligne le ministre wallon de la Santé.Pour les personnes atteintes d'autisme et de double diagnostic, le gouvernement a approuvé la deuxième programmation de l'appel à projets lancé fin 2016, portant les 70 places déjà créées à 144 (soit 5 millions d'euros). " L'autisme nécessite en effet en accompagnement adéquat, différencié et personnalisé ", détaille le ministre. " Il est donc nécessaire de développer l'offre de services de façon à assurer le continuum en matière d'hébergement et varier les formules pour mieux prendre en compte les différents degrés de symptômes autistiques. "" Cette mobilisation est une étape importante ", souligne Chantale Senepart, attachée de la Cellule action sociale du cabinet Prévot. " Le moteur, c'est l'entourage. C'est la détresse des parents qui pousse la Wallonie à mieux répondre aux besoins des patients autistes. "Alors que beaucoup idéalisent le Canada depuis " l'épisode Ciman ", ce joueur du Standard de Liège ayant quitté la Belgique pour le Québec pour répondre aux besoins de sa fille autiste, Chantale Senepart explique pourquoi le pays nord-américain ne constitue pas nécessaire la panacée. " Les soins coûtent extrêmement chers. Il y a donc également beaucoup d'appelés et peu d'élus. Au Canada, la majorité des citoyens ne rencontrent pas la qualité de soins souvent idéalisée. Bien sûr, le Canada reste une inspiration, mais il y en a beaucoup d'autres. "