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La décision de réaliser des économies substantielles (3,44% du chiffre d'affaires : NDLR) provoque depuis quelques mois des tensions au sein du CHR de la Citadelle, dont plusieurs jours de grèves des services d'imagerie médicale et du bloc opératoire. Vendredi, le conseil d'administration de l'hôpital, présidé par Marie-Claire Lambert, a présenté des nouvelles pistes pour la négociation avec les syndicats. Celle-ci s'est terminée le 28 février (au moment de boucler cette édition). Les économies visent à la fois le personnel, le gestionnaire et les médecins. La direction a présenté aux syndicats les résultats de la dernière étude Maha (de Belfius) comparant la santé financière du CHR avec celle de la moyenne des hôpitaux wallons. Son résultat courant est moins bon que celui de la moyenne des autres institutions. " Les mesures d'économies imposées par le Fédéral depuis le début de la législature s'élève à 500 millions d'euros, soit 4% du chiffre d'affaires consolidé des hôpitaux ", a rappelé Marie-Claire Lambert (PS) pour expliquer les difficultés financières de l'institution.Ces dernières semaines, la direction a mis sur la table plusieurs propositions visant à modifier l'indemnisation pour les prestations irrégulières ; à revoir la partie variable de la prime de fin d'année ; à revaloriser le barème des assistants logistiques et à transformer 50 contrats à durée déterminée en contrat à durée indéterminée. L'hôpital a réalisé un benchmarking des hôpitaux concurrents afin de comparer les salaires, primes et avantages accordés au personnel. Le CHR de la Citadelle souhaite " rémunérer de manière plus juste et plus équitable tous les travailleurs, conformément aux pratiques de la plupart des hôpitaux. "Afin de discuter du changement de l'indemnisation prévu pour les prestations irrégulières, les responsables ont reçu durant la semaine dernière les collaborateurs concernés pour leur expliquer la proposition et effectuer des simulations salariales. " Il en ressort pour certains des pertes mensuelles moyennes nettes variant entre 20 et 50 euros. En fonction des prestations réalisées, d'autres bénéficient d'un bonus de même hauteur ", explique la direction.La partie variable de la prime de fin d'année va passer de 2,5% à 1 %. Comme elle est liée aux résultats. Ce montant ne sera décidé qu'à l'automne.Les assistants logistiques (54 personnes) recevront une prime à la prestation lors des horaires irréguliers. Leur barème sera également revu après une formation en interne de 60 heures.Enfin, l'accord prévoit le passage de 50 CDD en CDI." Ces quatre points sont indissociables. Ils forment un tout. Soyons clairs : nous n'irons pas au-delà ", soutenait vendredi la directrice générale du CHR, Sylvianne Portugaels. Ces propositions ont été présentées aux syndicats mercredi. Vendredi passé, Marie-Claire Lambert ne se faisait pas beaucoup d'illusions sur l'acceptation de ces propositions par les délégations lors de la réunion du 28 février. La présidente du CA compte leur proposer de signer un protocole d'accord le 9 mars et d'envoyer leurs remarques d'ici-là." Des mesures concernent la facturation, les infrastructures, la pharmacie, ou encore la gestion financière. Le transfert du CIMC vers ISoSL ainsi que le rapatriement des lits d'hospitalisation du Château Rouge font également partie du plan. Les médecins sont aussi touchés par un prélèvement sur leurs honoraires ", a précisé Marie-Claire Lambert.Le conseil d'administration va donc demander aux médecins d'augmenter les prélèvements sur leurs honoraires. Si le Conseil médical marque son accord sur cette proposition, ils devront abandonner 2,7millions en 2018 (3,6 % des 74 millions d'euros d'honoraires). " Le Conseil médical a donné son accord de principe sur cette économie. Les médecins doivent encore discuter des modalités pour se répartir cet effort, explique Sylvianne Portugaels. Nous avons déjà eu des réunions avec le corps médical, mais comme les médecins sont payés avec trois mois de décalage, nous avons encore un peu de temps pour négocier. "Marie-Claire Lambert souligne que les mesures proposées ne permettront d'atteindre que la moitié des économies envisagées au départ. " Il faudra trouver des économies ailleurs. Notons qu'il n'y a aucun licenciement. " " Nous sommes une institution où travaillent 3.600 personnes. Nous devons réaliser 12 millions d'économies, il faudra les faire. Si nous ne les réalisons pas, cela va nous revenir comme un boomerang. Nous n'avons plus le choix. Le risque est de ne plus être compétitif dans le secteur hospitalier ", prévient Dany Germain (MR), administrateur de l'hôpital pour la commune de Visé.