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Le constat formulé par Jean-Claude Marcourt est sévère. Est-il injuste ? Le Nord du pays est-il systématiquement avantagé par rapport au Sud lors des décisions prises par la ministre ?S'il est encore un peu tôt pour dresser un bilan complet de son mandat, encore à mi-parcours, il est évident que son cabinet est composé principalement de collaborateurs flamands et ne compte quasi aucune grande figure francophone de la santé. En outre - et c'est vrai pour tous les ministres fédéraux - Maggie De Block connaît très bien sa base électorale. Dans son cas, elle est flamande. A quoi sert-il de prêter attention aux revendications et remarques des francophones ? C'est une des limites du système électoral belge. Laurette Onkelinx et Rudy Demotte, lorsqu'ils étaient ministres de la Santé publique, étaient aussi plus sensibles aux réactions des électeurs francophones que néerlandophones.Dans certains dossiers - numéros Inami, réseaux hospitaliers, postes de garde, maisons médicales au forfait, pilule du lendemain... - on sent souvent que l'impulsion politique fédérale correspond plus aux réalités de terrain du Nord du pays, voire au marchandage politique entre les partis flamands. Pour certains observateurs, les récentes discussions sur les financements des postes de garde bruxellois sont clairement impactées par des contingences communautaires. Dans le cas contraire, pourquoi voudrait-on injecter autant d'argent dans le poste de garde Terranova, qui ne verrait presque pas de patients ?