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"Le parquet a donc été suivi dans son réquisitoire. Mais il tient à préciser une chose. " Il ne s'agit en aucun cas d'une atteinte au droit de grève, explique le premier substitut Catherine Collignon, mais bien de la manière avec laquelle ce droit a été exercé.", peut-on lire dans le journal La Meuse.Il faudra maintenant attendre la décision du tribunal correctionnel de Liège avant de savoir si cette éventuelle condamnation pourrait constituer une certaine jurisprudence en matière de droit de grève.Pour rappel, le 19 octobre 2015, lors d'une journée de grève, environ 300 manifestants avaient bloqué le viaduc de Cheratte sur l'autoroute E40. Ce mouvement avait eu des répercussions importantes puisque des dégradations avaient été commises au viaduc tandis que des médecins et chirurgiens avaient été bloqués dans les embouteillages.En tout, 19 personnes avaient été inculpées pour des faits d'entrave méchante à la circulation ainsi que pour avoir causé un incendie volontaire et avoir commis des dégradations à l'autoroute qui était en travaux à l'époque des faits. Parmi elles se trouvaient 18 représentants de la FGTB, des dirigeants (dont Thierry Bodson et Jean-François Ramquet), des syndicalistes, des militants et des ouvriers ainsi qu'une personne non-affiliée.Devant la chambre du conseil, le parquet avait sollicité le non-lieu pour les faits relatifs à l'incendie et aux dégradations. Il avait par contre réclamé le renvoi de 17 des inculpés pour les faits d'entrave méchante à la circulation.Plainte contre XA l'époque, le CHC avait porté plainte contre X pour homicide involontaire, "surtout pour que les organisateurs des manifestations prennent conscience qu'il ne faut pas entraver des services d'urgence ", expliquait le docteur Philippe Olivier, directeur médical du CHC.Le blocage sauvage de l'autoroute E42 à Liège avait causé de grands retards dans l'intervention d'un chirurgien du Centre Hospitalier Chrétien (CHC). La patiente, une femme de 74 ans, est décédée après l'opération. " Nous avons été choqués, et le chirurgien responsable de l'opération, encore plus, évidemment ", expliquait le Dr Olivier. " Nous l'avons considéré comme une seconde victime, comme c'est souvent prévu dans ces cas-là. Nous lui avons proposé une aide. Il a été choqué à double titre. D'abord, il a dû prendre des risques, escorté par la police, en faisant un rodéo dans les bretelles d'autoroute, en contournant les embouteillages. Des risques pour lui et pour les autres usagers de la route. Ensuite, il a été choqué par la médiatisation autour de cette histoire. " Une autre personne qui se rendait à la Clinique de l'Espérance (CHC) est décédée d'un infarctus.