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L'enquête fait suite à la vague de méfiance qui s'est abattue ces dernières années sur la psychiatrie. La société, les autres spécialités médicales, certains psychiatres, ainsi que les patients et leur famille se montrent parfois très critiques vis-à-vis de la profession.Mais quel est exactement l'état d'esprit en psychiatrie. C'est ce qu'ont voulu savoir quatre jeunes psychiatres, dont le médecin flamand en formation Thomas Pattyn, en lançant leur enquête sur le degré d'estime de soi chez les psychiatres en 2017.884 psychiatres en formation, néerlandais et flamands, ont pris part à cette enquête. Près de trois quarts de ces médecins travaillent aux Pays-Bas. Les chercheurs ont baptisé leur enquête Proud to be PSY.Première constatation à la lecture des résultats : les psychiatres restent fiers de leur métier, en dépit de la mauvaise presse qui est faite à la psychiatrie et aux méthodes de traitement. Ils se donnent en général 7,4 sur 10 en termes de satisfaction, voire 10/10, comme ce fier psychiatre flamand : " Je suis satisfait de tout ce que j'ai accompli, et je le dis haut et fort. La plupart ferait mieux d'en faire autant, plutôt que de jouer les Caliméros. Peu importe que les gens ne nous prennent pas toujours au sérieux. " " Plus je me plonge dans la complexité de notre travail et l'organisation des soins ", ajoute un collègue en formation, " plus je me rends compte de la bonne santé de la psychiatrie. "Le Dr Pattyn ajoute tout de même que la stigmatisation ne concerne pas seulement la psychiatrie et les psychiatres. Les psychologues et les patients psychiatriques doivent eux aussi se montrer fiers de leur travail, estime-t-il.Quoi qu'il en soit, les psychiatres trouvent toujours du plaisir dans l'exercice de leur irt, et ce en dépit du sous-financement chronique, des économies à réaliser, des exigences administratives et des réglementations sans cesse plus lourdes. La principale satisfaction des psychiatres concerne leurs rapports avec le patient (84%) et, du point de vue du contenu, a trait à la mise en place des traitements psychothérapeutiques (60%) et psychopharmacologiques (53%).L'évolution de la science (34%) et la déstigmatisation du patient psychiatrique (42%) sont également citées. " Je ne cesse de m'étonner des nouvelles découvertes de la recherche scientifique en matière de psychiatrie ", explique ainsi un psychiatre néerlandais. Un collègue ajoute : " Nous avons un rôle important à jouer dans la protection de la société et la réinsertion du patient dans celle-ci, dans la mesure du possible bien entendu. "De plus, plus d'un tiers des médecins interrogés estiment que les psychiatres sont trop absents du débat public. Deux sur trois trouvent que les psychiatres sont sous-représentés dans les organisations professionnelles. "Ce besoin de visibilité dans la société et les organes décisionnels est justifié si l'on veut être en mesure d'assurer notre propre gestion", explique Thomas Pattyn. "D'un autre côté, le psychiatre n'entend pas se cacher derrière les organisations professionnelles, mais souhaite pouvoir poser des actes individuels. "Geert Verrijken/Veerle Caerels