Le Collège - qui regroupe les syndicats médicaux , cercles, départements universitaires de médecine générale, SSMG) - est un observateur attentif du secteur des produits et services informatiques à destination des médecins : logiciels de gestion des dossiers patients informatisés (DMI), systèmes de messageries professionnelles pour la transmission des documents et résultats médicaux, etc.

"Depuis plusieurs mois, il est incontestable qu'un inquiétant mouvement de concentration est à l'oeuvre, communique le Collège. La firme belgo-néerlandaise de logiciels médicaux et paramédicaux Corilus, contrôlée par la société d'investissement hollandaise AAC Capital, a peu à peu renforcé sa position sur le marché, à la faveur d'absorptions successives de fournisseurs de logiciels concurrents. En outre, ce groupe contrôle déjà de facto le segment stratégique des messageries et des connecteurs (des interfaces nécessaires aux logiciels pour accéder aux services de la plateforme eHealth). Ce renforcement de position dominante a culminé tout récemment avec le rachat du DMI Epicure (de MédicalSoft), présenté comme une "fusion" aux 1.500 médecins usagers du produit de MédicalSoft. Par ailleurs, MedicalSoft SPRL équipe au moyen du logiciel Mediposte 75 % des postes médicaux de garde en Wallonie."

Le collège prend acte de cette "fusion", mais s'interroge et s'alarme. "N'est-ce pas à la création progressive d'un monopole que l'on assiste aujourd'hui, avec les dangers inhérents à cette situation : envolée des prix que doivent subir des consommateurs captifs, détérioration de la qualité des produits et/ou service par absence de concurrence... ? La récente augmentation des prix des licences de DMI et l'imposition - une première absolue en Belgique - d'une licence pour les receveurs des messageries médicales parlent d'elles-mêmes..."

Pour la médecine générale, d'autres pistes doivent être mises rapidement à l'étude afin de ne pas subir la politique commerciale d'un offreur unique.

Dans le contexte mouvant que connait actuellement le marché des DMI, le collège recommande aux médecins généralistes de se montrer particulièrement attentifs aux contrats qu'ils signent avec des fournisseurs de logiciels. "Il leur est vivement recommandé de refuser de s'engager dans des contrats d'une durée excédant un an."

L'Absym soutient la position du Collège. "Nous partageons son inquiétude quant aux conséquences potentielles que cette situation pourrait engendrer en matière de vie privée et de secret professionnel médical. (...) Les utilisateurs de logiciels achetés se voient contraints de passer au logiciel proposé par Corilus, qui déclare enregistrer les données médicales dans le "cloud". L'Absym entend disposer de solides garanties quant à la protection, quoi qu'il en coûte, de la vie privée et du secret professionnel médical."

Le syndicat médical condamne toute forme d'abus lié à un monopole mais reste toutefois attaché aux principes de l'économie de marché. "La situation pourrait être pire : les mutualités ou le gouvernement pourraient développer leurs propres logiciels et en imposer l'utilisation aux médecins", commente Marc Moens, président de l'Absym

Le Collège - qui regroupe les syndicats médicaux , cercles, départements universitaires de médecine générale, SSMG) - est un observateur attentif du secteur des produits et services informatiques à destination des médecins : logiciels de gestion des dossiers patients informatisés (DMI), systèmes de messageries professionnelles pour la transmission des documents et résultats médicaux, etc."Depuis plusieurs mois, il est incontestable qu'un inquiétant mouvement de concentration est à l'oeuvre, communique le Collège. La firme belgo-néerlandaise de logiciels médicaux et paramédicaux Corilus, contrôlée par la société d'investissement hollandaise AAC Capital, a peu à peu renforcé sa position sur le marché, à la faveur d'absorptions successives de fournisseurs de logiciels concurrents. En outre, ce groupe contrôle déjà de facto le segment stratégique des messageries et des connecteurs (des interfaces nécessaires aux logiciels pour accéder aux services de la plateforme eHealth). Ce renforcement de position dominante a culminé tout récemment avec le rachat du DMI Epicure (de MédicalSoft), présenté comme une "fusion" aux 1.500 médecins usagers du produit de MédicalSoft. Par ailleurs, MedicalSoft SPRL équipe au moyen du logiciel Mediposte 75 % des postes médicaux de garde en Wallonie."Le collège prend acte de cette "fusion", mais s'interroge et s'alarme. "N'est-ce pas à la création progressive d'un monopole que l'on assiste aujourd'hui, avec les dangers inhérents à cette situation : envolée des prix que doivent subir des consommateurs captifs, détérioration de la qualité des produits et/ou service par absence de concurrence... ? La récente augmentation des prix des licences de DMI et l'imposition - une première absolue en Belgique - d'une licence pour les receveurs des messageries médicales parlent d'elles-mêmes..." Pour la médecine générale, d'autres pistes doivent être mises rapidement à l'étude afin de ne pas subir la politique commerciale d'un offreur unique. Dans le contexte mouvant que connait actuellement le marché des DMI, le collège recommande aux médecins généralistes de se montrer particulièrement attentifs aux contrats qu'ils signent avec des fournisseurs de logiciels. "Il leur est vivement recommandé de refuser de s'engager dans des contrats d'une durée excédant un an." L'Absym soutient la position du Collège. "Nous partageons son inquiétude quant aux conséquences potentielles que cette situation pourrait engendrer en matière de vie privée et de secret professionnel médical. (...) Les utilisateurs de logiciels achetés se voient contraints de passer au logiciel proposé par Corilus, qui déclare enregistrer les données médicales dans le "cloud". L'Absym entend disposer de solides garanties quant à la protection, quoi qu'il en coûte, de la vie privée et du secret professionnel médical."Le syndicat médical condamne toute forme d'abus lié à un monopole mais reste toutefois attaché aux principes de l'économie de marché. "La situation pourrait être pire : les mutualités ou le gouvernement pourraient développer leurs propres logiciels et en imposer l'utilisation aux médecins", commente Marc Moens, président de l'Absym