...

Ecolo-Groen estime qu'une série de groupes (les industries agro-alimentaires, pharmaceutiques, du tabac, et les médecins et praticiens conservateurs) parviennent à influencer les décisions de la ministre de la Santé publique et des Affaires sociales. "La vision de la santé de la ministre De Block reste traditionnelle et conservatrice, au nom des 'preuves scientifiques' (Evidence Based), regrette Ecolo-Groen. Elle refuse, par exemple, de reconnaître les ostéopathes et les psychomotriciens comme professions (para)médicales. Elle n'a aucune exigence vis-à-vis du Conseil de l'Ordre des médecins quant aux réformes de l'ordre qui sont nécessaires. Ecolo-Groen a déposé une proposition de loi il y a plus d'un an, cette réforme est attendue depuis plus de 40 ans. L'Ordre a toujours comme mission la défense de la dignité et de l'honneur de la profession mais rien ne bouge en la matière sur le plan politique."Les écologistes regrette que Maggie De Block refuse également de réaliser une véritable évaluation des besoins couverts et non couverts en offre de soins sur base territoriale. "La vision territoriale de l'organisation des soins, si elle est citée pour expliquer en quoi les réseaux et les trajets de soins sont indispensables, n'est en effet jamais considérée comme étant l'axe structurant d'un projet de santé publique", explique Ecolo.Les écologistes s'inquiètent également d'un manque de volonté de collaboration entre le Fédéral, l'Inami et les entités fédérées pour construire une politique de santé publique cohérente. "La ministre de la Santé publique est surtout une ministre du Budget", constate Ecolo. Maggie De Block réforme les soins de santé...en faisant des économies sur le dos des patients et des professionnels de la santé, contrairement à ses (multiples) déclarations. Ses décisions sont davantage prises pour des raisons budgétaires que sanitaires." Et de pointer la réduction de la norme de croissance de 3% à 1,5%, des économies de 3,2 milliards avant la fin de la législature, dont 900 millions en 2017. "Les mesures d'économie proposées d'année en année sont guidées de manière obsessionnelle par l'objectif d'économies et perdent dès lors tout intérêt en termes de santé et de meilleure gouvernance. Les impacts sur les patients sont dès lors réels, quoi qu'en dise la ministre." Ecolo pointe la réduction du nombre de jours en hôpital pour les accouchements (18 millions d'euros), la restructuration accélérée du secteur hospitalier (92 millions d'euros), l'augmentation du coût des antibiotiques et des sprays nasaux pour les patients. Les Verts considèrent que ne pas indexer les honoraires et rémunérations des médecins en 2017, après l'avoir déjà fait en 2016, posera de nombreux problèmes. "Un sentiment d'inéquité vis-à-vis de nombreux prestataires dont les rémunérations sont peu importantes, sachant que la ministre refuse tant qu'à présent d'harmoniser les honoraires et rémunérations entre les médecins spécialistes et entre MG et MS. Or ce sont les patients qui assument les rémunérations excessives de certains MS et les suppléments demandés par les hôpitaux pour les assumer, analyse Ecolo. Le risque de déconventionnement de nombre d'entre eux et dès lors non-respect des honoraires correspondant aux remboursements Inami. Ce seront les patients qui devront payer ces surcoûts."Si Ecolo-Groen partage la volonté ministérielle de réorganiser les hôpitaux en réseaux, de réduire le nombre de lits aigus pour augmenter le nombre de lits chroniques et de développer les soins extra-hospitaliers, il regrette que cette réorganisation se fasse pour réaliser des économies budgétaires, "sans travail collectif pour encadrer les modalités de réseautage, sans prendre en compte la nécessité de coordonner les soins autour du patient entre prestataires des hôpitaux et ceux de l'ambulatoire."Ecolo ne se contente pas de poser un diagnostic sévère, il propose une série de solutions : V.C.