Ces deux praticiens de terrain expliquent dans un ouvrage passionnant d'une centaine de pages comment, depuis le début des années 1990, "faute d'un regard critique sur elle-même, la psychiatrie s'est transformée en une machine à inventer des diagnostics et à produire toujours plus de maladies et de malades."

Ils questionnent l'utilité du DSM et son impact sur les grands troubles psychiatriques. "Un jour aurons- nous tous notre diagnostic ? La psychiatrie se caractérise par rapport aux autres branches médicales notamment par son changement régulier de système de classification (ce système porte le nom rébarbatif de DSM (Manuel de diagnostic et de statistique). Entre 1980 et 2013, elle a, outre augmenté le nombre de maladies, revisité sa façon de les organiser cinq fois. Aucune branche de la médecine n'a une classification aussi périssable", analysent les deux psychiatres.

Nouvelle alliance

Le chef de service à la Clinique de la Forêt de Soignes à Waterloo, Pierre Schepens, et le professeur de psychiatrie à l'UCL et chef de clinique au CHU Mont-Godinne- Namur, Nicolas Zdanowicz, militent dans ce livre pour "une réconciliation des neurosciences et des sciences humaines dans le cadre d'une nouvelle alliance." "Nous défendons l'idée que nous ne devons pas jeter la psychiatrie "moderne" à la poubelle, écrivent les membres de l'association Pensée de psychiatrie dans leur introduction "un peu provocante". Elle peut être très efficace, elle l'a montré et a permis des progrès incontestables dans les soins. Mais nous pensons qu'elle doit apprendre, comme la psychanalyse, l'humilité, l'autocritique et reprendre une juste place dans la société. Elle se doit, comme science, de renoncer à un positionnement hégémonique du savoir et s'ouvrir aux autres disciplines de la santé mentale sans vouloir les pervertir à son profit." Une lecture édifiante pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la santé mentale.

Tous fous ou la psychiatrie 5.0 ,Nicolas Zdanowicz,Pierre Schepens, www.editions-academia.be, 14 euros. ISBN : 978-2-8061-0236-2.

Ces deux praticiens de terrain expliquent dans un ouvrage passionnant d'une centaine de pages comment, depuis le début des années 1990, "faute d'un regard critique sur elle-même, la psychiatrie s'est transformée en une machine à inventer des diagnostics et à produire toujours plus de maladies et de malades."Ils questionnent l'utilité du DSM et son impact sur les grands troubles psychiatriques. "Un jour aurons- nous tous notre diagnostic ? La psychiatrie se caractérise par rapport aux autres branches médicales notamment par son changement régulier de système de classification (ce système porte le nom rébarbatif de DSM (Manuel de diagnostic et de statistique). Entre 1980 et 2013, elle a, outre augmenté le nombre de maladies, revisité sa façon de les organiser cinq fois. Aucune branche de la médecine n'a une classification aussi périssable", analysent les deux psychiatres. Le chef de service à la Clinique de la Forêt de Soignes à Waterloo, Pierre Schepens, et le professeur de psychiatrie à l'UCL et chef de clinique au CHU Mont-Godinne- Namur, Nicolas Zdanowicz, militent dans ce livre pour "une réconciliation des neurosciences et des sciences humaines dans le cadre d'une nouvelle alliance." "Nous défendons l'idée que nous ne devons pas jeter la psychiatrie "moderne" à la poubelle, écrivent les membres de l'association Pensée de psychiatrie dans leur introduction "un peu provocante". Elle peut être très efficace, elle l'a montré et a permis des progrès incontestables dans les soins. Mais nous pensons qu'elle doit apprendre, comme la psychanalyse, l'humilité, l'autocritique et reprendre une juste place dans la société. Elle se doit, comme science, de renoncer à un positionnement hégémonique du savoir et s'ouvrir aux autres disciplines de la santé mentale sans vouloir les pervertir à son profit." Une lecture édifiante pour ceux qui s'intéressent de près ou de loin à la santé mentale.Tous fous ou la psychiatrie 5.0 ,Nicolas Zdanowicz,Pierre Schepens, www.editions-academia.be, 14 euros. ISBN : 978-2-8061-0236-2.