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"Nous ne collaborons pas à ce qui se résume à un exercice d'austérité arbitraire", s'indigne Sofie Merckx, porte-parole de Médecine pour le Peuple. L'organisation rappelle qu'en 2016-2017, Maggie De Block a déjà économisé 4,5 % sur le budget des maisons médicales et une économie supplémentaire de 3 % a été annoncée. "Médecine pour le Peuple voit d'un très mauvais oeil de nouvelles économies, explique Sofie Merckx, porte-parole.Nous sommes partisans d'investissements supplémentaires dans la médecine au forfait, qui aujourd'hui offre des soins de première ligne à 350 000 patients répartis sur 165 centres. Les soins de santé accessibles et de qualité, sans obstacle financier, doivent être encouragés, et non freinés. Manifestement, Maggie De Block a oublié qu'aujourd'hui, 900 000 Belges reportent une visite chez le médecin en raison de problèmes financiers."Médecine pour le Peuple dénonce le recours à KPMG pour la réalisation de l'audit. "KPMG fait ouvertement du lobbying en faveur de la privatisation des soins de santé et, en Grande-Bretagne, il est impliqué dans la privatisation du National Health Service. Le résultat de l'audit est connu à l'avance : de nouvelles mesures d'austérité. Cela pourrait impliquer la fermeture des petites maisons médicales, des licenciements de personnel, moins d'investissements dans la prévention et les soins psychosociaux aux patients...""Nous ne sommes pas opposés à un audit sur la médecine générale, insiste Sofie Merckx. Mais, dans ce cas, c'est tout le secteur qui doit être examiné. Nous désirons collaborer à une comparaison objective entre la médecine au forfait des maisons médicales, d'une part, et la médecine à la prestation, d'autre part. Le centre fédéral d'expertise des soins de santé (KCE) a déjà mené une étude similaire en 2008. Une mise à jour de cette étude serait particulièrement intéressante."Médecine pour le Peuple demande que l'audit soit effectué par une instance indépendante comme le KCE et de façon démocratique, avec participation des fédérations et organisations de patients concernés. L'organisme compte organiser une action le 9 novembre devant le cabinet de Maggie De Block.La Feprafo, créée en 2013, veut promouvoir et développer plus largement en Belgique la pratique médicale au forfait. La plus jeune des fédérations du secteur soutient l'idée d'un audit sur les maisons médicales. "Elle doit permettre de sortir la médecine forfaitaire de première ligne des a priori idéologiques et lui faire retrouver sa vocation primaire d'outil de gestion de la qualité, l'accessibilité et l'efficience." Et d'ajouter que "par le moratoire de ces derniers mois imposé à la création de nouvelles maisons médicales, il n'a pas été possible aux pratiques médicales qui le souhaitaient, d'opérer la transition vers le financement forfaitaire. Ceci ne représente pas pour Feprafo la mise à mort du système, mais au contraire une belle opportunité de renaissance." La fédération souligne qu'elle poursuit les objectifs du triple Aim: développer des soins de haute qualité pour tous les patients, tout en améliorant l'état de la santé de la population en général et en garantissant l'efficience, c'est à dire au meilleur coût. Elle insiste également sur l'importance d'envisager les considérations budgétaires liées aux maisons médicales dans une approche budgétaire globale des Soins de santé. Comprenez que cette fédération estime qu'il faut, comme dans d'autres pays, augmenter le budget des maisons médicales au forfait et, dans le même mouvement, réduire le budget de la médecine générale à l'acte. Maggie De Block, en ministre libérale, ne devrait pas, à l'instar de nombreux généralistes, être sensible à cette argumentation.