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"Cette étude ne se contente pas de faire une photographie de l'offre mais croise celle-ci aux besoins en soins de la population bruxelloise quartier par quartier. L'objectif n'est pas seulement d'appliquer la norme fédérale de neuf médecins par 10.000 habitants pour déterminer s'il y a pénurie ou non mais de déterminer quels sont les quartiers qui par leurs structures d'âge ou socio-économique (plus de précarité) auraient davantage besoin de médecins généralistes ", expliquent les auteurs de ce travail.Cette analyse révèle que 1.468 médecins généralistes étaient actifs en Région bruxelloise en 2017. "Cela signifie environ 1 médecin généraliste pour 812 habitants et 1,23 médecin généraliste pour 1.000 habitants (voir carte). Si nous ne nous concentrons que sur les médecins généralistes de moins de 70 ans, ce nombre est de 1,17 médecin généraliste pour 1.000 habitants, commente l'observatoire. Près d'un médecin sur trois a entre 55 et 64 ans, ce qui signifie qu'un grand groupe de médecins partira à la retraite au cours des 10 prochaines années. "" Le constat est clair : en Belgique, les médecins généralistes se font de plus en plus rares et Bruxelles n'est pas épargnée", soulignent les ministres bruxellois en charge de la Santé, Didier Gosuin et Guy Vanhengel. Ils ont financé cette étude afin d'identifier les quartiers bruxellois qui devraient bénéficier prioritairement des mesures de soutien à la médecine générale, entre autres, via une adaptation du mécanisme Impulseo.Ce n'est pas un secret : la profession de généraliste se féminise fortement. L'étude confirme cette tendance. En 2017, 737 médecins hommes et 729 médecins femmes exerçaient en Région bruxelloise. Jusqu'à 44 ans, les femmes sont plus nombreuses que les hommes (65% vs 35%). Parmi les plus de 45 ans, il y a plus d'hommes.Cette cartographie révèle également que l'âge moyen des généralistes est plus élevé au sud-est de Bruxelles (Uccle, Ixelles, Watermael-Boitsfort et Auderghem), au nord-ouest (Ganshoren, Berchem-Sainte-Agathe et Anderlecht), à Evere et au nord du pentagone.Par ailleurs, la moitié (49%) des MG bruxellois travaillent dans une pratique de groupe. Les Ucclois sont plus attachés à la pratique solo (79%) que les Molenbeekois (34%), les hommes plus que les femmes et les vieux plus que les jeunes. L'étude montre que la part des généralistes travaillant dans des pratiques de groupe est plus élevée dans les communes moins riches (Forest, Jette, Saint-Gilles, Evere, Bruxelles, Schaerbeek, Molenbeek-St-Jean). Bruxelles-Capitale compte 956 pratiques médicales, dont 751 pratiques solos et 205 pratiques de groupe. L'observatoire révèle que 33 quartiers bruxellois sont confrontés à une pénurie selon la limite fédérale (0,9 médecin généraliste pour 1 000 habitants) en ne tenant compte que des médecins généralistes âgés de moins de 70 ans. "En tenant compte de l'âge de la population, 41 quartiers sur 118 sont identifiés comme confrontés à une possible pénurie. En intégrant la situation socio-économique des habitants dans l'analyse, 50 quartiers sur 118 sont confrontés à une possible pénurie", soulignent les auteurs de l'étude. La Région wallonne avait récemment publié sa cartographie des zones en pénurie de médecins généralistes. Bruxelles-Capitale dispose désormais d'un bel outil. Il faudra se donner les moyens de bien l'exploiter.